Les Etats-Unis ont annoncé le 5 mai le déploiement dans le Golfe du porte-avions Abraham-Lincoln ainsi que de bombardiers B-52. Les Iraniens estiment qu'il n'y aura pas de guerre dans la région du Moyen-Orient, où les Etats-Unis mènent une dangereuse campagne anti-Téhéran, a rapporté hier l'agence de presse officielle Irna. "Il n'y aura pas de guerre dans la région ; comme l'Iran ne cherche pas la guerre, et personne n'imagine à affronter l'Iran dans la région", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, en visite en Chine. Cette déclaration intervient au lendemain de l'arrivée dans la région du Golfe de deux navires de guerre, équipé en missiles de croisière Tomahawk, en supplément des navires qui y sont déjà déployés. Hier encore, alimentant la tension en cours dans la région, le géant pétrolier américain ExxonMobil a évacué tout son personnel étranger travaillant sur les champs pétroliers irakiens, a rapporté l'agence de presse Reuters, citant trois sources proches de l'entreprise. Une première opération d'évacuation a été organisée vendredi vers Dubaï, ont expliqué les mêmes sources. Le reste du personnel étranger a été évacué hier matin, mais le travail dans les champs pétroliers irakiens se poursuit de manière normale, assurent les mêmes sources. À noter que les Etats-Unis ont déjà ordonné à leur personnel diplomatique non essentiel de quitter l'Irak, la semaine dernière, alors que l'Allemagne a suspendu son opération d'assistance militaire à l'armée irakienne, craignant le déclenchement d'une guerre dans la région. La mission iranienne à l'ONU a déclaré qu'il s'agissait de "la dernière guerre de propagande lancée par les Etats-Unis contre Téhéran sur la base de faux rapports de renseignement", a rapporté mercredi dernier Irna. Face à l'influence grandissante de l'Iran dans le Golfe, les Etats-Unis ont actionné leurs relais dans la région et ont également restauré le régime de sanctions contre Téhéran, après le retrait par Donald Trump de Washington de l'accord sur le nucléaire, conclu en 2015 à Vienne. Malgré cette pression de Washington, Téhéran joue l'apaisement, tout en sollicitant l'intermédiation des autres grandes puissances parmi ses alliés chinois et russe, deux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Vendredi, M. Zarif a appelé Pékin et Moscou à "des actes concrets" pour sauver l'accord sur le nucléaire. "L'Iran et la Chine doivent réfléchir ensemble et travailler ensemble afin de préserver un ordre mondial multilatéral et éviter un ordre mondial unilatéral", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, lors de rencontre à Pékin son homologue chinois Wang Yi. Avec l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et la Russie, la Chine est l'un des partenaires de Téhéran encore parties à cet accord. "Jusqu'à présent, la communauté internationale a surtout fait des déclarations, plutôt que d'agir", a cependant estimé vendredi Mohammad Javad Zarif. "Si la communauté internationale et les autres pays membres de (l'accord), ainsi que nos amis comme la Chine et la Russie, veulent maintenir cette réalisation, ils doivent s'assurer par des actes concrets que les Iraniens profitent des bénéfices" du texte, a-t-il ajouté. Lyès Menacer