Le Parti des travailleurs ne perd pas espoir de voir sa secrétaire générale libérée. Dans un communiqué sanctionnant la réunion, hier, de son bureau politique, le PT rappelle que l'emprisonnement de Louisa Hanoune "est une criminalisation de l'acte politique et une attaque violente contre la démocratie et le multipartisme". Il insiste également sur le fait que cette décision ne vise qu'à "empêcher un responsable politique et son parti de jouer leur rôle dans le débat politique et les propositions qu'il formule pour une issue conforme aux aspirations des millions d'Algériennes et d'Algériens qui poursuivent leur mobilisation de manière intense et ininterrompue depuis maintenant 14 semaines". Malgré cette situation, le PT dit poursuivre la mobilisation pour faire libérer sa leader. Le BP a décidé "de mobiliser toutes les forces militantes du parti dans la campagne pour la libération de Louisa Hanoune et considère que la décision de détention arbitraire a ouvert la voie à une nouvelle étape de dérives et d'incertitudes en relation avec la contre-révolution qui vise par tous les moyens à faire avorter une révolution menée par des millions d'Algériens et d'Algériennes", note le communiqué. Sur le plan politique, le PT voit d'un bon œil la poursuite de la mobilisation populaire en faveur du changement de régime politique. Pour le parti de Louisa Hanoune, "l'immense majorité des citoyens continue de dénoncer et de rejeter toutes les manœuvres et tous les agissements du pouvoir qui multiplie initiatives et plans pour sauver le système en maintenant le calendrier électoral de l'élection présidentielle". Accusée d'avoir participé à des "réunions suspectes" avec, notamment, Saïd Bouteflika et le général Toufik, Louisa Hanoune a été mise en détention préventive le 9 mai dernier pour "complot contre l'Etat" et "complot contre l'autorité de l'armée". Sa détention a suscité un élan de solidarité à l'échelle nationale et internationale, comme se félicite le PT, qui a constitué un comité national à cet effet. Des pétitions, publiées en Algérie et à l'étranger, ont été signées par des personnalités nationales et internationales. Mais cette mobilisation, soutenue par des sit-in de protestation, n'a pas convaincu le tribunal militaire de Blida pour remettre en liberté la pasionaria du PT. Son appel, examiné le 20 mai, a été rejeté. La dame reste donc en détention pour une durée d'au moins un mois.