Les Annabis se sont mobilisés encore une fois par dizaines de milliers pour le 14e vendredi du "hirak". Rejoignant pour la plupart à pied la distance qui sépare leur lieu de résidence du Cours de la révolution, les habitants des quartiers et des cités de la ville ont commencé à se rassembler par petits groupes sur l'esplanade du théâtre régional, dès la fin de la prière hebdomadaire. Au fur et à mesure, une foule compacte composée de femmes et d'hommes de tous âges s'est formée au point de déborder sur les rues CNRA et Mohamed-Khemisti, les deux artères situées de part et d'autre de la place mythique de la ville. Brandissant des pancartes et des banderoles et scandant des slogans hostiles au système contesté, ils ont confirmé leur refus de cautionner l'élection présidentielle du 4 juillet prochain, une élection qu'ils considèrent comme suspecte à plus d'un titre. Nullement gênés par le Ramadhan, les protestataires ont marché pacifiquement du Cours de la révolution jusqu'au siège de la wilaya en reprenant, à l'unisson, le célèbre "Makanch intikhabat maâ el-îssabat" (pas d'élection avec la mafia) et en criant "Gaïd Salah barra, barra ! El-Djazaïr horra, horra !" (Gaïd Salah dehors, l'Algérie est libre). Des cris du cœur adressés par la population annabie plus que jamais résolue à faire valoir son droit à la parole au chef d'état-major de l'ANP, considéré comme étant le dernier rempart de l'ancien régime voué aux gémonies par tous les Algériens. A. Allia