Le 72e Festival de Cannes 2019 a été marqué par une présence algérienne importante. Deux films étaient en compétition "Papicha" de Mounia Meddour dans la section "Un certain regard" et "Abou Leila" d'Amin Sidi Boumediene dans la "Semaine de la critique". Retour sur cette participation à travers les impressions de l'acteur Lyes Salem, ayant interprété l'un des rôles principaux dans le premier long-métrage de Boumediene. Liberté : Quelles ont été vos impressions après la projection d'Abou Leila, qui a reçu un standing ovation du public ? Lyes Salem : Je suis content pour le film, pour Amin et pour toute l'Afrique du Nord, qui a été bien représentée cette année à Cannes. C'est bien pour le film qui avait besoin de cela pour exister. En plus nous sommes sur la lancée du Hirak ! Comment avez-vous vécu cette collaboration avec Amin Sidi Boumediene et le comédien Slimane Benouari ? La collaboration a été magnifique avec Amin. On sent qu'il connaît bien son sujet et qu'il sait qu'il a un film particulier dans la tête. Avec Slimane, on a passé beaucoup de temps à discuter dans la voiture. Ce qui fait qu'à l'arrivée sur le plateau de tournage, on a eu l'impression d'être dans une continuité. Pourquoi avoir accepté ce rôle ? Votre parcours vous a-t-il aidé à rentrer dans le personnage de "Lotfi" ? Le scénario a éveillé en moi des sensations. C'est cela qui m'a séduit et encouragé à accepter. Je ne me suis pas servi de mes souvenirs pour jouer. Certes, c'est un film qui est ancré dans l'Algérie des années 90, mais il parle surtout de la violence qui peut détruire un être humain. Le film est sur la perte d'un homme au sein d'une violence qui le cerne. Lofti s'est brûlé et le peu d'humanité qui lui reste la donne à son ami. C'est un film sur la rédemption. A votre avis quel sera l'impact de la Révolution du sourire sur le cinéma algérien ? L'impact de l'expression de la rue algérienne sera sur toute la société. Cela va servir tous les secteurs. C'est un mouvement populaire qui va aider l'Algérie à sortir du tunnel. D'où la symbolique du tunnel des facultés. J'étais en Colombie quand le mouvement a commencé et j'étais surpris de l'intérêt des médias sur place.