La nouvelle offre de dialogue faite par les tenants du pouvoir risque de subir le même sort que celle lancée par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, au lendemain de sa prise de fonction qui s'est soldée par un échec. Bien qu'il ait déjà exprimé son rejet, le Front des forces socialistes vient d'officialiser son refus de prendre part à la nouvelle session de dialogue du régime. La direction du parti, qui s'est réunie avant-hier, s'est prononcée pour le rejet de la proposition de dialogue du pouvoir. Dans un communiqué transmis à la rédaction, le premier secrétaire, Hakim Belahcel, a rappelé que son parti ne participera pas au "pseudo-dialogue proposé et contrôlé par le système", en l'absence de véritables gages politiques. Le rejet de la formation d'Aït Ahmed de cette offre est motivé par "l'absence de toute volonté politique concrète pour un règlement de la crise devant se traduire au préalable par des mesures de détente et d'apaisement telles le départ du système et de ses représentants, la libération de tous les détenus d'opinion, l'ouverture des champs politique et médiatique, ainsi que d'autres mesures énoncées dans notre initiative politique pour l'avènement de la deuxième république". Pour le FFS, "le véritable pouvoir est incarné par le chef d'état-major de l'armée. Celui-ci est interpellé pour prendre ses responsabilités historiques face à tout dérapage pouvant mettre en péril l'unité du peuple et la stabilité du pays. Dans un contexte régional instable et menaçant, les événements récents vécus par le peuple soudanais, empêché de réaliser sa transition démocratique, sont à méditer". Néanmoins, le parti d'Aït Ahmed continue à croire à "un vrai dialogue, inclusif et responsable, qui permettra au peuple algérien de consacrer la légitimité populaire et la construction de l'Etat de droit". Dans ce sillage, le premier secrétaire du FFS annoncera que des contacts très avancés ont été engagés avec des personnalités nationales, ainsi qu'avec des partis politiques pour mettre en branle cette initiative de concertation, et ce, dans le cadre de "l'organisation d'une conférence nationale de concertation pour réaliser un pacte politique consensuel répondant aux aspirations de notre peuple". Et de détailler : "Nous avons, en effet, contacté des personnalités nationales, à l'image d'Ali Yahia Abdenour et d'Ahmed Taleb-Ibrahimi ; ce dernier a exprimé son adhésion de principe au projet de concertation. Nous avons aussi discuté avec le président de la Laddh, Noureddine Benissad. D'autres discussions ont été engagées avec le Parti des travailleurs et Mme Zoubida Assoul. Aujourd'hui, en fin de journée (ndlr : hier dimanche en fin de journée), nous allons recevoir l'ancien ministre du Budget, Ali Bennouari." M. Belahcel nous apprend également qu'au courant de cette semaine, une rencontre est prévue avec le président du RCD pour, dit-il, "faire avancer le projet de conférence nationale de concertation". Le premier secrétaire du FFS se déclare convaincu que ce projet finira par aboutir parce que, explique-t-il, "au FFS, notre vision est différente ; nous avons une vision de rassembleur, par conséquent, nous n'avons aucunement de problème de leadership".