Cela fait au moins une quinzaine d'années que les Algériens n'ont pas respecté les délais réglementaires lors du début et de la fin du Ramadhan. Selon un scientifique, membre de la fameuse commission de l'observation du croissant lunaire, le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs a décidé de fixer la date du mois de Ramadhan sans consulter les membres de cette commission. Désigné au sein de la commission de l'observation du croissant lunaire au titre du Craag (Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique), Nassim Seghouani a révélé, dans un courrier, que lors de l'annonce du premier jour de l'Aïd, le ministère des Affaires religieuses n'a même pas "pris la peine d'écouter les membres" de la commission d'observation qui compte, entre autres, des scientifiques. Pour Seghouani, qui est directeur de recherche et directeur de la division Astrophysique stellaire et Hautes énergies au Craag, il était "impossible" d'observer le croissant lunaire le lundi soir. Pourtant, le ministère des Affaires religieuses "a décidé de s'appuyer sur certains témoignages" non étayés pour se prononcer sur la fin du mois de jeûne. Nous avons vainement tenté de toucher le ministère des Affaires religieuses.Pour ceux qui lui reprochent d'avoir observé le silence durant ces longues années, Nassim Seghouani a indiqué qu'il ne voulait pas évoquer le sujet "pour ne pas susciter les divisions" dans le pays. Mais la coupe étant visiblement pleine, l'astrophysicien souhaite que les Algériens puissent désormais s'appuyer sur des preuves scientifiques pour fixer des dates aussi importantes dans leur vie.