Au mois de mars dernier, le Premier ministre français, Edouard Philippe, avait rappelé la position de Paris qui ne se livre à aucune ingérence, tout en assurant ne ressentir envers l'Algérie "aucune indifférence". Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a estimé, hier, qu'il appartenait aux Algériens de trouver une solution pour aller vers une transition démocratique. Dans un entretien accordé au quotidien en ligne Le Point, M. Le Drian a indiqué que "le seul souhait de la France, c'est que les Algériens puissent trouver ensemble les chemins d'une transition démocratique (…) C'est ce que nous souhaitons pour l'Algérie et c'est ce que nous espérons, compte tenu des liens profonds qui nous rattachent à ce pays. Nous sommes confiants dans l'esprit de responsabilité et de dignité qui prévaut depuis le début des manifestations et qui suscite l'admiration". Tout en affirmant que son pays était attentif à l'évolution de la situation politique en Algérie, M. Le Drian a réitéré la position officielle de la France, à ce sujet. Une position traditionnelle, marquée essentiellement par la prudence en raison des liens historiques entre les deux pays et qui sont scrutés à la loupe des deux côtés de la Méditerranée. En ce sens, le chef de la diplomatie française a précisé que "la France est attentive à ce que l'esprit de responsabilité et de dignité qui prévaut en Algérie depuis le début des manifestations puisse continuer à s'exprimer librement". Abordant la question du dialogue politique auquel certaines parties algériennes appellent depuis quelques semaines, M. Le Drian est resté évasif à ce propos, estimant que "la solution, c'est le dialogue démocratique". "Dans ces moments historiques, a-t-il dit, nous continuerons d'être attentifs à l'Algérie et aux aspirations des Algériens, dans le respect et l'amitié qui président à nos relations." Au mois de mars dernier, le Premier ministre français, Edouard Philippe, avait exprimé la même opinion, en rappelant la position de Paris qui ne se livre à aucune ingérence, tout en assurant ne ressentir envers l'Algérie "aucune indifférence". Cette prise de position intervient après que des officiels français, croyant que Bouteflika allait être réélu pour un cinquième mandat, se sont précipités pour s'exprimer sur le mouvement populaire pacifique qui exigeait le départ du système et de ses symboles. Suite à quoi, le 28 mai dernier, M. Le Drian, profitant de son audition par le Parlement français, a clarifié la position officielle de la France. "Il y a la volonté des autorités militaires de faire en sorte que la Constitution telle qu'elle est puisse s'appliquer (…) Mais il y a deux voies parallèles. D'un côté, cette affirmation, de l'autre, le mouvement du peuple algérien, et nous, nous souhaitons que les Algériens puissent trouver ensemble les chemins d'une transition démocratique", avait-il affirmé, assurant que la France espérait que "compte tenu des liens profonds qui nous lient à ce pays et dans ces moments, nous continuons de nous tenir aux côtés des Algériens dans le respect de l'amitié qui doit présider toujours à nos relations".