Les estivants arrivent le matin de bonne heure munis de tout leur arsenal de pêche et de baignade, et rentrent tardivement le soir encourant souvent des risques. Après les examens de fin d'année et la proclamation des résultats du BEF, de la sixième et ceux du bac, les plages de la wilaya d'El Tarf ont connu la première ruée. Il est très difficile d'avoir une petite place au niveau de la somptueuse plage de la Messida avec son sable fin et doré, ceinturé par une végétation dense et verdoyante composée de myrte et de bruyère. La plage de la Messida qui fait partie de la commune d'Oum Teboul, distante de la ville balnéaire d'El Kala de douze kilomètres, est la plus prisée pour de différentes raisons. Il y fait bon vivre, l'endroit est paisible. La plage est propre, elle n'est pas touchée par le phénomène de la pollution qui envenime la commune d'El Kala, désertée cette année par les estivants vu les dangers qu'elles présentent et l'absence d'une sécurité rassurante. Les plages des communes de Chatt et de Ben M'hidi sont touchées par la pollution et ne reçoivent annuellement que peu de vacanciers. Ajoutez à cela l'absence d'infrastructures d'accueil appropriées. Comme chaque année, le plan bleu n'a pas fonctionné comme il était attendu par les citoyens qui résident dans les localités de l'extrême sud-est de la wilaya, à savoir Bouahdja, Ben Salah et celles de la plaine ouest, Dréan, Besbès et Asfour. On y trouve aussi beaucoup de difficultés pour atteindre les plages de la côte tarfinoise : El Tarf, Cap-Rosa par le VSA Aïn Khiar. Au niveau de la plage d'El Hannaya, même style d'animation. C'est navrant de le dire, les estivants arrivent le matin de bonne heure munis de tout leur arsenal de pêche et de baignade et rentrent tardivement le soir avec tous les risques que cela engendre. “C'est fatigant, nous confie un père de famille, mais nous n'avons pas le choix. Nous n'avons pas les moyens”. “Les autres plages sont très éloignées et nécessitent des moyens colossaux”, nous dira un autre, accompagnant ses deux mioches âgés d'à peine treize, quatorze ans. Depuis la mi-juin jusqu'à ce jour, l'on enregistre un peu plus de 35 000 baigneurs ayant foulé les grèves de cette région de l'arrière-pays. Le grand rush attendu après la proclamation des résultats du baccalauréat n'a pas eu lieu. “Le début du mois d'août sera le meilleur, dira un commerçant, le visage pâle et la mine patibulaire. “Saison ratée !”, lâcha-t-il encore. Il faut noter que l'ouverture d'une route avec tapis traversant la petite localité de Aïn Khiar donnant sur les plages de Cap-Rosa et la vieille Caille a facilité le déplacement des vacanciers venant de Souk Ahras, Bouhadjar, Aïn Kerma, Zitouna et El Tarf. Les autres localités doivent, en cette période, mettre les bouchées doubles pour satisfaire les doléances des vacanciers et consacrer beaucoup plus d'ouvriers pour assurer le nettoyage des plages. Certains sont encore garnis de tessons et c'est malheureux de le dire. cette situation empoisonne, par ailleurs, le quotidien des élèves du lycée du 19-Mai et les collégiens du CEM Mahmoud-Ben-Mahmoud. Dans le domaine culturel, un programme spécial a été concocté par les différentes parties, cette année, avec l'organisation de plusieurs galas artistiques sur l'esplanade du cours de la Révolution de la ville D'el Kala. Il est à noter que plusieurs artistes de renommée figurent au programme. la troupe locale El Marsa inaugurera les soirées de cette saison estivale. La fête du corail aura certainement lieu, précise le président de l'APC. Les touristes ayant choisi de passer leurs vacances à El Kala auront chaque soir une affiche alléchante. Sur le terrain, au début, il y a eu deux manifestations, mais depuis, la ville commence à somnoler. La plage publique se vide à partir de 22 heures, alors que dans le passé, on avait l'habitude de veiller jusqu'au petit matin. Les temps ont changé et les coutumes avec. Les autochtones veillent au seuil de leur porte. Le commerce est peu florissant. El Kala, cette ville balnéaire dénommée, autrefois, le petit Paris ne l'est plus… Mais l'hospitalité des gens du Nord y est toujours et c'est tant mieux. Les gestionnaires doivent faire quelque chose pour retenir les vacanciers qui risquent de prendre la tangente prématurément… Boudjemaâ Tahar