Alors que la saison estivale n'a pas encore débuté, le village enclavé de Maraghna, dans la commune d'Illoula Oumalou, dans la daïra de Bouzeguène, fait l'objet déjà d'un rationnement drastique en matière d'eau potable. En effet, depuis quelques jours, et malgré l'importance des pluies, les villageois de cette contrée reculée de Kabylie sont astreints à puiser de l'eau de leurs citernes de réserve et ils ne manquent pas de se rendre à l'évidence que la saison estivale, qui arrive à grands pas, sera encore dure et annonce déjà les premiers signes des longues pénuries d'eau potable. La population de Maraghna, quoiqu'habituée au rationnement sévère depuis plusieurs années, s'interroge sur les motivations de l'ADE qui a mis ses abonnés au "sec", dès le mois de mai, alors que les capacités hydriques de la région sont assez conséquentes pour subvenir aux besoins des villageois, au moins jusqu'au début du mois d'août. Le comité du village de Maraghna n'a jamais cessé de décrier l'ADE en qualifiant de catastrophique sa gestion des ressources hydriques. Le village est desservi chaque nuit à partir d'une source située près du village d'Agoussim. Selon un membre du comité du village de Maraghna, la répartition du précieux liquide n'est pas équitable car les réservoirs des villages ne sont pas situés sur une même altitude et ne reçoivent pas la même quantité du précieux liquide. L'eau, en effet, descend vers le point le plus bas avant de remonter vers le réservoir du village. Cependant, avec une conduite vieille d'une trentaine d'années, entièrement corrodée, l'eau n'arrive pas en totalité dans le réservoir puisque une partie se perd dans la nature. Aux dernières nouvelles, l'agent chargé du réseau ne respecte pas le temps imparti pour le remplissage du réservoir durant la nuit car il ferme les vannes avant l'heure pour rentrer chez lui alors que le réservoir n'est même pas rempli au tiers de sa capacité. Les villageois de Maraghna, qui se disent très lésés par la gestion inappropriée de l'eau par l'ADE, endurent un véritable calvaire depuis plusieurs années. Outre le manque d'eau, de nombreux villageois habitent plus haut que le réservoir et de ce fait ne disposent pas d'eau courante dans les robinets, ce qui fait que les femmes sont donc obligées de venir la chercher un peu plus bas dans des jerricans. Pour mettre un terme à cette situation calamiteuse, une étude technique pour la construction, en lieu élevé, d'un nouveau réservoir de 100 m3 et pour le remplacement et la déviation, à partir du village Agoussim, de la conduite métallique entièrement érodée, a été proposée par les services de l'hydraulique de la daïra de Bouzeguène. Des problèmes auraient, malheureusement, surgi suite à des oppositions formulées pas des villageois voisins pour le passage de la conduite. En attendant des jours meilleurs, le village tient son mal en patience alors que, de son côté, l'ADE éprouve des difficultés à entretenir la conduite vétuste. KAMEL NATH OUKACI