Dans la commune de Bouzeguène, à une soixantaine de km à l'est de Tizi Ouzou, comme partout ailleurs dans les communes d'Aït Zikki et d'Illoula Oumalou situées dans la même daïra, les fuites d'eau potable sont devenues récurrentes. L'Algérienne des eaux (ADE), avec ses moyens dérisoires (véhicule et groupe de soudure souvent en panne), ne pouvant plus faire face au nombre important de fuites d'eau, n'intervient qu'épisodiquement pour réparer une panne. La population, scandalisée, impuissante, voit ainsi l'eau couler sans discontinuer sur le CW 251, sur les chemins piétons, aux abords des maisons, à l'intérieur des villages et partout à travers tout le réseau de distribution et celui de la conduite principale. Cette situation dure toute l'année alors que la population souffre des pénuries d'eau en saison estivale, quand les robinets se retrouvent à sec. A Bouzeguène, chaque été, c'est l'éternel recommencement. Alors que les ressources en eau potable ne cessent de diminuer, aucun centime n'a été investi dans le renforcement des capacités hydriques de la commune ou tout au moins engager des travaux pour préserver les ressources existantes. On s'inquiète déjà quant à la capacité de l'ADE à assurer un minimum d'eau au plus fort de l'été. Une situation qui fait bien sûr l'affaire des propriétaires des tracteurs de citernes qui livrent 3000 litres à 1500 ou 2000 DA, selon la distance. Comment assurer, alors, une répartition équitable de ce précieux liquide face à une demande accrue ? Quelle décision prendre à l'égard des citoyens qui ont opéré des piquages illicites sur la conduite principale au vu et au su des responsables locaux et de l'ADE et qui ne sont nullement inquiétés ? D'ores et déjà, les citoyens commencent à s'inquiéter des prochains mois quand l'eau sera drastiquement rationnée et les robinets souvent à sec. C'est dans ce contexte que les autorités locales doivent investir toutes les énergies pour apporter un soulagement à la population. Les promesses d'amélioration restent toutes sans lendemain. Le raccordement tant espéré au barrage de Taksebt est tombé à l'eau puisque Bouzeguène est programmée, désormais, pour le futur barrage de Sidi Khelifa, dans la daïra maritime d'Azeffoun et dont l'étude de projet est en cours d'élaboration et les travaux seraient peut-être lancés d'ici début 2014. Les habitants de Bouzeguène qui ne se font presque plus d'illusions quant à une amélioration de l'alimentation en eau potable, se rabattent sur les fontaines publiques quand elles existent alors que d'autres s'attachent les services des nombreux puisatiers qui viennent offrir leurs savoir-faire dans le creusage de puits dont les prix sont hors de portée d'une bonne partie de la population. Un puits de 10 m de profondeur reviendrait à près de 100 millions de centimes. Il reste que les nombreux villageois des communes de Bouzeguène, d'Illoula et d'Aït Zikki qui continuent encore de payer leurs factures d'eau, prévoient de surseoir au payement de ces factures. Une quinzaine de villages de la daïra ne paient pas l'eau depuis très longtemps.