Cités dans cette affaire, l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, en détention préventive à El-Harrach, et deux anciens ministres de l'Industrie, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, ont vu leurs dossiers transmis à la Cour suprême. Dans le cadre des irrégularités constatées dans la phase lancement du projet et, par la suite, le fonctionnement de l'usine de montage de KIA Al-Djazaïr relevant de Gloviz, une filiale de Global Motor Industry (GMI), le juge d'instruction a décidé de placer sous mandat de dépôt 7 prévenus lors de leur première comparution au tribunal de Sidi M'hamed, a annoncé jeudi un communiqué du parquet. Il s'agit du patron de Global Motor Industry, Hacène Arbaoui, de quatre fonctionnaires du ministère de l'Industrie et des Mines, de l'actuel président-directeur général de la BNA, Achour Aboud, et d'un ex-directeur d'une entreprise économique publique. L'ancien directeur général de la promotion de l'investissement au ministère de l'Industrie et des Mines, ainsi que deux frères de l'accusé principal Hacène Arbaoui ont été, pour leur part, placés sous contrôle judiciaire. Quatre autres personnes dont l'identité n'a pas été divulguée par le parquet ont été remises en liberté. Le juge d'instruction a également auditionné dans le cadre de cette même affaire, en qualité de témoins, l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et deux anciens ministres de l'Industrie et des Mines, à savoir Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda. Compte tenu de leur fonction au moment des faits, le parquet du tribunal de Sidi M'hamed a transmis leurs dossiers à la Cour suprême suivant la procédure du privilège de juridiction. Les prévenus doivent répondre des chefs d'inculpation, annonce le parquet, liés au blanchiment d'argent, au transfert de biens acquis par le biais de la corruption, au bénéfice du pouvoir et de l'influence des agents de l'Etat pendant l'établissement des contrats et de marchés et de dilapidation de deniers publics.
Pour certains prévenus, les accusations portent également sur la participation à la dilapidation et à l'utilisation de fonds de banque, abus de fonction intentionnel à l'effet d'accorder d'indus privilèges à autrui, exercice d'une activité professionnelle par un agent public dans une entreprise qu'il est chargé de contrôler et conclusion de marchés avec la même entreprise dans un délai inférieur à deux ans. L'instruction autour de ce dossier a été ouverte en l'absence d'Abdeslam Bouchouareb, l'un des principaux mis en cause, toujours en fuite à l'étranger. Il aurait, selon nos sources, notamment dépossédé le groupe Elsecom présidé par Abderrahmane Achaïbou de la marque KIA pour l'accorder aux frères Arbaoui contre des pots-de-vin.