Résumé : Dr Assia ne voulait pas voir sa fille souffrir. Yazid vit comme un signe du destin cet accident qui pourrait rapprocher leurs familles. Le matin, Mounira fit du bruit à travers toute la maison pour le réveiller. Yazid était encore fatigué mais il entendait Mounira rire, puis le bruit de portes qu'on ouvre et ferme dans le couloir. Si elle avait eu une once de pitié, elle l'aurait laissé dormir. Quittant le lit avec regret, il prit ses affaires et s'enferma dans la salle de bain. La douche finit de le réveiller complètement. Quand il descendit, il tomba sur Mounira qui ne tenait plus en place. Si elle n'avait pas cette entorse et se déplaçait avec des béquilles, elle aurait dansé autour de lui. - Bonjour, lui dit-il. J'ai cru qu'il y avait un régiment ici. -Oui, c'est ça. Bonjour cousin. Tu te rends compte, Yazid, nous sommes cousins. -Oui. C'est pourquoi tu m'es entrée dedans avec la moto. Tu savais que je ne te poursuivrais pas en justice s'il m'était arrivé malheur. Zohra vint leur dire que le petit-déjeuner était servi dans le jardin. Le jeune homme descendit les trois marches du perron en souriant et prit place à la table où un copieux déjeuner attendait. Les croissants chauds sentaient bon. Mounira avait déjà déjeuné. Elle décida d'arroser les fleurs de son jardin. -Cousine, ce n'est pas correct de me laisser seul à table. Viens boire du café ou du jus. Tu dois me tenir compagnie. -Toutes mes excuses, cousin. En riant, elle accepta d'abandonner sa tâche et vint vers lui en boitant, essoufflée et grimaçant de douleur. Elle prit place en face de lui avant de tendre les bras vers lui. Yazid la trouva plus belle que la veille et, sans hésiter, prit ses mains. -Je suis si heureuse qu'il y ait un lien de parenté entre nous, dit-elle, ses yeux noirs brillants comme des diamants, le visage éclairé par la joie. Je comprends pourquoi je me suis sentie tout de suite en confiance avec toi. -C'est normal, murmura Yazid. Tu es jeune... Impulsive..., irréfléchie. Un peu folle aussi. La jeune fille éclata en un rire si joyeux que Yazid en fit autant. Sa joie le gagnait. Quand ils se furent un peu calmés, Yazid reprit son souffle et demanda : -Où est ta mère ? -Au cabinet... Celui où tu t'es rendu hier soir. Oh ! Mounira s'était tournée et avait vu sa mère à la fenêtre, l'ombre d'un sourire aux lèvres. La jeune fille lui fit signe de la main. Puis se tournant vers Yazid, elle lui confia : -J'avais tellement peur qu'elle te demande de partir. Je n'en avais pas dormi au début. Quand j'ai entendu l'eau couler dans la salle de bain, je me suis calmée. Tu allais passer la nuit chez nous. -Tu ignorais vraiment que ma grand-mère était sa tante ? Enfin, la tante paternelle de ta mère, précisa-t-il. -Comment aurais-je pu faire le rapprochement ?, s'écria Mounira. Mais peu importe si les relations entre nos familles sont rompues depuis près de quarante ans. L'essentiel est qu'on s'entende, tu ne trouves pas ? -Oui. Mounira sembla retrouver son sérieux à son "oui" hésitant.
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