"À vrai dire, je n'étais pas destiné à une carrière d'artiste, et ce, pour plusieurs raisons, mais comme au fil des années la chanson est devenue pour moi une passion, je n'ai pas pu résister alors à son attrait", nous dira l'artiste, qui prévoit de produire d'autres albums dans le futur. Nek d Yiman-iw (moi et ma conscience) est le titre phare du premier album du chanteur kabyle L'Hocine Kan, de son vrai nom Hocine Achour. En effet, même si cet artiste est arrivé un peu tard sur la scène, il n'en demeure pas moins qu'il a commencé à gratter les cordes d'une guitare de fortune fabriquée à l'aide d'un bidon d'huile au milieu des années 70, tout comme les artistes de son époque. "Je n'avais pas de moyens pour me permettre un instrument de musique. J'étais encore au collège à Draâ Ben- Khedda quand j'avais commencé à répéter et à fredonner les chansons des artistes kabyles de la belle époque à leur tête Lounis Aït Menguellet et je vous dirai aussi que j'ai consacré mon premier salaire de postier à l'achat d'une vraie guitare", nous a confié l'auteur-compositeur à la sortie de ce premier album qui, selon lui, s'est arraché comme des petits pains chez les disquaires, et ce, aux quatre coins de la Kabylie. "Je vous avoue que si aujourd'hui j'ai finalement décidé d'éditer ce disque, c'est grâce à mes amis qui m'ont forcé à le faire par le biais de facebook et de YouTube et j'en profite pour les remercier de tout cœur car ils m'ont prouvé que l'art n'a pas d'âge", a-t-il estimé lors d'un hommage qui lui a été rendu à la maison de jeunes d'Aït Yahia Moussa, dans la daïra de Draâ El-Mizan, wilaya de Tizi Ouzou. Depuis le mois de février dernier, notre chanteur, qui est retraité de son état d'Algérie Poste, ne rate aucune occasion pour faire écouter à des amis quelques chansons de son œuvre artistique. "Ce sont mes paroles et mes mélodies personnelles mais d'aucuns me comparent déjà à l'icône de la chanson kabyle, Lounis Aït Menguellet. S'il est vrai que je l'imite, j'avoue que je suis loin de l'égaler", nous a-t-il confié en revenant sur son parcours artistique. "À vrai dire, je n'étais pas destiné à une carrière d'artiste, et ce, pour plusieurs raisons mais, comme au fil des années, la chanson est devenue pour moi une passion, je n'ai pas pu résister alors à son attrait." Et de poursuivre : "L'essentiel pour moi est d'avoir réalisé un rêve d'enfance même à un âge quelque peu avancé et dites-vous bien que je suis prêt à produire encore davantage parce que j'ai réussi à franchir le premier pas." Dans cet album de six chansons, l'artiste a accordé une place privilégiée aux thèmes sociaux, mais aussi à l'amour, Tayri. "Ce n'est pas à mon âge que je vais chanter Tayri mais il faut dire qu'il est inévitable d'aborder ce thème sensible à n'importe quel âge", avoue l'artiste. Cependant, c'est le titre "Nek D Yiman-iw", où il s'est mieux dévoilé. "C'est ma vie", dira-t-il, tout simplement. En tout cas, grâce à des mélodies agréables et bien rythmées, il berce aussi bien les jeunes fans que les personnes d'un certain âge. On citera notamment d'kunwi ig l'han, Thirga n' Ulach, Zighen d'kem, Zigh nessen et izik uk anda thellidh. Même s'il n'est pas facile de trouver un éditeur, L'Hocine Kan est loin d'abandonner cette voie qu'il vient d'emprunter en dépit de toutes les embûches parsemées tout au long de son parcours artistique. "Je peux encore produire d'autres albums car je suis un chanteur à textes, et les idées tout comme les mots ne manquent pas", conclut l'artiste.