Il tue son neveu, brûle son corps et part en France pour éloigner les soupçons. Lors d'un point de presse tenu, hier, au siège de la sûreté de la wilaya d'Alger, les responsables de la Police judiciaire des sûretés de daïras de Hussein-Dey et de Staouéli ont présenté leur bilan d'activités du 1er semestre 2005. C'est ainsi que l'officier Goumrar Mohamed, chef du service de Police judiciaire de Hussein-Dey, a révélé le dénouement d'une affaire de crime crapuleux. Le 29 juin à 1h, un citoyen s'est présenté au commissariat de police pour aviser les services concernés sur la disparition de son fils âgé de 28 ans. Le même citoyen revient à 8h pour faire état de la présence de traces de sang sur la porte de l'appartement occupé par le disparu, dans l'immeuble familial, objet de litige entre héritiers. Les éléments de la Police judiciaire se rendent aussitôt sur les lieux où ils constatent la présence de sang sur la porte d'entrée. Ils passent ainsi l'appartement lavé à grande eau au peigne fin. Grâce aux techniques d'investigation, ils révèlent d'autres traces de sang, notamment dans les toilettes. Ils découvrent sur la terrasse de l'immeuble situé au troisième étage les habits et les chaussures de l'oncle de la victime qui avait voyagé la veille. Dans un coin de la terrasse, ils remarquent des traces carbonisées, ce qui prouve que quelqu'un avait allumé un feu sur les lieux. Des traces de sang ont été relevées sur les chaussures de l'oncle parti en France depuis 24 heures. à l'intérieur de l'appartement de l'héritier absent, les enquêteurs découvrent des traces de sang, cette fois sur un sachet contenant du tabac à priser. L'enquête ne sera bouclée que le 13 juillet à 3h, lorsque l'oncle de la victime est interpellé à sa descente d'avion. Il tentera de nier au début, mais dès le lever du jour, il passe aux aveux sur les lieux même du crime. Devant les preuves accablantes, il donne des détails sur son horrible crime. C'est ainsi qu'il affirme, avoir décidé de tuer son neveu âgé de 28 ans durant la nuit du 27 au 28 juin. Son premier plan : l'exécuter à l'intérieur du véhicule où il a l'habitude de garder les voitures dans un parking du quartier. Il renoncera à cette éventualité, car la victime était entourée d'amis. La victime rentre chez elle à 7 heures. C'est le moment que choisit l'assassin âgé de 34 ans pour accomplir sa sale besogne. Il entre par la fenêtre, et il égorge aussitôt son neveu (le fils de son frère). Il transporte le corps dans ce qui lui servait de literie. Une fois sur la terrasse, il entrepose la dépouille mortelle dans un “four crématoire” qu'il avait confectionné avec des briques, des fûts et des tôles et des madriers. Il asperge alors le bûcher d'essence avant d'y mettre le feu. L'officier de la Police judiciaire se rappelle toujours de la phrase de l'accusé : “j'ai réalisé un four auquel, même les Indiens n'y ont pas pensé.” Il jettera ensuite les cendres dans une décharge sauvage où la police spécialisée dans l'identification grâce à l'ADN a trouvé de petits débris humains qui sont en cours d'analyse. Présenté devant le parquet le 16 juillet dernier, l'assassin a été placé sous mandat de dépôt. Il affirme avoir commis ce crime pour des raisons d'honneur, mais pour les policiers, le tueur a agi suite à un différend sur l'héritage. Deux autres membres de la famille sont sous contrôle judiciaire pour non-dénonciation de crime, le premier affirme avoir vu le bûcher et le deuxième a déclaré que la nuit du crime, il avait surpris le tueur qui, un couteau à la main, était à la recherche de la victime. La police de Hussein-Dey a arrêté deux individus auteurs de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le premier, âgé de 24 ans, a entraîné sa victime âgée de 52 ans dans un endroit isolé pour la rouer de coups de pied à la tête, la laissant inanimée. Conduite dans un état comateux à l'hôpital, le jour même, le 18 mai 2005, la victime décédera le 2 juillet. L'assassin reconnaît le meurtre et affirme qu'il avait un différend avec la victime lors de leur séjour à la prison d'El-Harrach. Le 27 avril dernier, les mêmes services interpellent un jeune qui avait porté un coup de couteau à son voisin. L'ayant touché à la veine fémoral, la victime décédera quelques instants après. L'auteur du coup affirme qu'il voulait se venger suite au coup qu'il lui avait porté, lorsqu'il était intervenu pour séparer ses voisins qui se battaient. Durant le 1er semestre 2005, la police de Hussein-Dey a procédé à 610 interpellations dont 339 placées sous mandat de dépôt, 213 laissées en liberté provisoire et 29 citées en comparution directe. Durant la même période, un kilo de drogue a été saisi. Pour sa part, la brigade mobile de la Police judiciaire de Staouéli a élucidé 6 affaires durant le 1er semestre 2005. La plus importante porte sur un vol qualifié, détention et usage d'une arme à feu. Le 15 mai dernier, un citoyen de Bouharoun dépose plainte pour le cambriolage de sa maison. Il a constaté le vol d'une arme à feu, de 25 balles et d'une ceinture de louis d'or et de 65 millions de centimes. Après des investigations, la police réussit à interpeller l'auteur du vol au port de Bouharoun le 19 juillet à 5h30. En voulant prendre la fuite, le suspect, âgé de 25 ans, n'hésitera pas à tirer sur les policiers qui le poursuivaient. Il affirmera lors de son audition qu'il avait commis le vol avec un complice qui a le même âge que lui et qu'étant en possession d'une arme, ils prévoyaient de commettre des hold-up. La police a saisi l'arme, les cartouches, une voiture achetée avec l'argent volé et 3 louis d'or. Les policiers interpellent, également, le receleur habitant à Tizi Ouzou. Enfin, durant le 1er semestre 2005, la police de Staouéli a interpellé 20 personnes pour divers délits et a saisi un kilo de drogue. Saïd Ibrahim