Toujours à l'affût des grandes tendances de baisse ou de hausse de l'offre et de la demande de pétrole, l'Opep voit des signes d'accélération de l'augmentation de la production de pétrole des pays non-Opep, laquelle va grimper de 2,4 millions barils par jour en 2020, portée notamment par les Etats-Unis, le Brésil, la Norvège et le Canada, selon le rapport mensuel de l'Organisation. Il s'agit là d'une mauvaise nouvelle pour les pays membres de l'Opep, d'autant plus que la demande mondiale de brut progresse, certes, mais à un rythme très lent. En effet, la prévision de demande mondiale de pétrole brut, portée notamment par la Chine et l'Inde, doit croître à un rythme annuel d'environ 1,14 million barils par jour, pour atteindre 101,01 millions de barils par jour en 2020. Toujours au chapitre de la demande, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a, elle, avancé, des chiffres qui ne sont pas si différents de ceux de l'Opep. L'AIE a maintenu ses prévisions de croissance de la demande mondiale à 1,2 million de barils par jour en 2019, puis à 1,4 million en 2020, compte tenu d'une perspective économique meilleure l'année prochaine. Ce maintien des prévisions annuelles intervient malgré la révision à la baisse de l'estimation de la croissance de la demande mondiale au deuxième trimestre 2019, désormais à 0,8 million de barils par jour (une baisse de 0,45 millions de barils par jour, par rapport à la précédente estimation). Au premier trimestre, la croissance de la demande mondiale a été estimée à 0,4 million de barils par jour, le niveau le plus bas depuis la fin 2011. Les 14 pays de l'Opep et leurs 10 alliés du groupe dit Opep+, dont la Russie, ont certes fait des efforts considérables pour réduire l'écart entre l'offre et la demande, mais il reste encore bien du chemin à parcourir. L'Opep+ s'est engagée dans une limitation volontaire de sa production afin de soutenir les cours. Réunis, les 2 et 3 juillet derniers à Vienne, les membres de cette alliance ont reconduit leur accord en ce sens pour 9 mois supplémentaires. Cependant, force est de constater qu'il y a toujours plus de pétrole qu'il n'en faut sur le marché et le réajustement de l'offre et de la demande est loin d'être réalisé. La récente décision de l'Opep de prolonger l'accord de production "ne change pas la perspective" d'un marché pétrolier "excédentaire", estime, du reste, l'Agence internationale de l'énergie. Au premier semestre 2019, l'offre de pétrole a été supérieure à la demande de "0,9 million de barils par jour", selon l'AIE. L'agence précise que ses derniers chiffres font apparaître un "surplus mondial au deuxième trimestre 2019 de 0,5 million de barils par jour", contre auparavant une prévision de déficit de "0,5 million de barils par jour". Ce surplus s'ajoute au stock important constitué dans la deuxième moitié de 2018, lorsque la production de pétrole avait augmenté juste au moment où la demande commençait à décliner, note l'AIE, pour qui tout rééquilibrage semble être "repoussé dans le futur".