L'agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA) a relevé mardi sa prévision de demande mondiale de pétrole et de prix du baril pour la fin de l'année 2010, pour le deuxième mois consécutif. "L'EIA a révisé la croissance de la demande mondiale de pétrole mondiale en 2010 en réponse à une croissance plus soutenue qu'attendu de la demande européenne pendant les deuxième et troisième trimestres, ainsi qu'à la poursuite d'une solide croissance en Chine", a expliqué l'agence dans son rapport mensuel. Elle s'attend désormais à une croissance de la consommation de pétrole de 2,0 millions de barils par jour (mb/j) en 2010, soit 300 000 barils de plus par rapport à la précédente estimation. L'EIA a par ailleurs laissé inchangées ses prévisions pour 2011 d'une croissance de la consommation de 1,4 million de barils par jour en moyenne. Cela représente une consommation mondiale attendue pour 2010 et 2011 de respectivement 86,33 Mb/j et 87,77 Mb/j. Les États-Unis devraient représenter la quasi totalité de l'augmentation de la demande pour le groupe des pays occidentaux, avec une croissance de 400 000 b/j, deux fois plus que dans le rapport du mois d'octobre. L'agence estime en outre que la hausse de l'offre de pétrole observée en 2010 ne se poursuivra pas en 2011. "L'offre totale hors Opep va reculer de 250 000 b/j, principalement à cause d'une baisse de la production en Amérique du Nord et dans la mer du Nord, et aussi d'une réduction des réserves en Russie", précise le rapport. Face à des attentes en hausse sur la demande, l'EIA a relevé ses prévisions de prix pour le quatrième trimestre 2010 de 4$, tablant désormais sur un baril à 83$ en moyenne. En moyenne, il devrait s'échanger à 85$ en 2011, selon l'agence, contre une précédente prévision de 83$. L'EIA continue de tabler sur un maintien à des niveaux élevés des stocks dans les pays occidentaux, environ à 70 millions de barils de plus que sur la moyenne des cinq dernières années. Pour rappel, l'Agence internationale de l'énergie a relevé ses prévisions de cours du pétrole à moyen et long termes bien qu'elle ait réduit les prévisions de croissance de la demande d'ici à 2035, en raison d'une incertitude croissance entourant l'offre. Alors que l'AIE a relevé ses prévisions de prix, elle a également abaissé ses estimations de croissance de la demande pour les 25 prochaines années, de six millions de barils par jour (bpj) à 99 millions bpj. Cela représente tout de même encore une hausse de 15 millions bpj, soit l'équivalent d'une fois et demie la production actuelle de pétrole russe, par rapport au niveau actuel. L'AIE prévoit par ailleurs que la production de brut classique stagne dans les dix prochaines années. "La production de brut évoluera autour de 68 à 69 millions de barils par jour d'ici 2020 et n'atteindra plus son pic record de 70 millions de barils par jour comme en 2006."