Les autorités sont plus que jamais interpellées pour intervenir dans ce dossier. Une dizaine d'acquéreurs des 40 logements de haut standing auprès de la promotion immobilière "les Falaises" appartenant à Djameleddine Mehiaoui interpellent les autorités locales d'Oran sur les agissements du promoteur "qui a violé ses obligations légales et professionnelles" en ne livrant pas les logements dans les délais et en n'établissant pas les contrats de vente. "Bien que nous nous soyons acquittés du prix de vente, les appartements n'ont pas encore été livrés, les contrats de vente n'ont pas été établis et le responsable de la promotion ne semble pas s'en soucier. Aujourd'hui, nous en avons assez !", s'emportent des représentants de la trentaine de réservataires concernés par la situation. Le projet de construction de cette tour de 12 étages qui a démarré en 2007 avait naturellement suscité l'intérêt des futurs acquéreurs : sa situation géographique – sur la frange maritime Est, à proximité du Jardin méditerranéen – et la nature haut de gamme des appartements proposés ont convaincu une trentaine de potentiels acquéreurs à investir leur argent mais également leur bonne foi. "Au départ, nous nous sommes engagés sur la base de la confiance, à travers des gens que l'on connaît. Nous avons accepté de patienter pour les contrats. Résultat, 12 ans après, hormis des attestations de versement, aucun document officiel ne nous lie au promoteur, et beaucoup d'entre nous ont vendu leurs anciens logements pour pouvoir assumer l'achat des nouveaux appartements", continuent les réservataires qui estiment avoir été lésés. "Lassés par des engagements non tenus et convaincus de la mauvaise foi du promoteur, nous avons décidé d'intégrer des logements inachevés, que nous avons dû terminer par nos propres moyens", ajoutent-ils en dénonçant "des malfaçons et des défauts indignes d'une construction de haut standing". En l'absence de réponse de la part du responsable de la promotion immobilière "les Falaises" (la dernière rencontre a eu lieu en février dernier), les réservataires ont décidé d'entreprendre des actions pour l'obliger à honorer ses engagements. "Pour le moment, nous alertons l'opinion publique sur notre situation et demandons au wali d'Oran d'intervenir. Mais si la situation n'évolue pas, il n'est pas exclu que nous prenions d'autres mesures", préviennent-ils. Pour le représentant de la promotion immobilière "les Falaises", la réalité est légèrement différente. S'il admet que des retards ont été enregistrés dans la livraison du projet, il récuse les accusations des réservataires: "Le projet n'a pas été livré pour deux raisons principales : d'une part, malgré nos demandes répétées depuis 2015, Sonelgaz n'a pas encore procédé au raccordement électrique en raison de la saturation du réseau. D'autre part, nous n'avons pas encore obtenu le certificat de conformité, préalable à l'établissement des actes de vente et de la remise des clefs aux acquéreurs", résume le responsable, en affirmant que "le taux d'avancement des travaux a atteint 92% et que rien ne justifie la montée au créneau des réservataires". Par ailleurs, il estime que la décision prise par quelques réservataires d'occuper les appartements en l'état est une transgression de la loi. En tout état de cause, les autorités sont plus que jamais interpellées pour intervenir dans un dossier impliquant une trentaine de familles.