Après l'envoi d'un important groupe aux monts de l'Edough, la psychose des attentats terroristes s'installe de nouveau à Annaba. Les informations faisant état de la présence, dans les gigantesques monts de l'Edough, d'un nouveau groupe de terroristes appartenant au gspc inquiètent aussi bien la population annabie que les services de sécurité qui sont en alerte maximum. Ce nouveau groupe terroriste serait dépêché à Annaba par l'“émir” national Hassen Hattab, dans le but de contrecarrer les tentatives visant le contrôle des wilayas de l'extrême nord-est du pays, lancées, ces derniers mois, par son “frère ennemi”, Abderazak El-Para, “émir” des régions englobant les wilayas de Khenchela, Batna et Tébessa. Cet ancien militaire déserteur (ancien élément du drs) est un dissident du gspc. Il serait derrière le dur et non moins spectaculaire coup porté récemment dans la région de Batna aux éléments de l'anp. La présence de ce nouveau groupe, complètement autonome de celui basé depuis plus d'une décennie sur les lieux, a été signalée par le repenti Kamel Mezghiche, qui s'est livré aux services de sécurité de la commune de Berrahal, au mois de ramadhan dernier. L'attentat, qui a ciblé dernièrement les élus de la commune de Chetaïbi, vient corroborer cette thèse. Ainsi, selon le témoignage d'un des rescapés de cet attentat, les sanguinaires qui étaient derrière ce carnage avaient un accent étranger à la région est du pays. Certaines sources, proches des services de sécurité, signalent à ce sujet que le groupe en question venait des régions de Laghouat et Aïn Defla, envoyé par Hattab avec pour principales missions, la restructuration des rangs de ce mouvement terroriste et la mise en échec des prétentions de Abderazak El-Para. La stratégie utilisée et l'objectif recherché par ce groupe très aguerri et rusé, lors de cet attentat, viennent, par ailleurs, confirmer cette idée. Ainsi, et pour la première fois, on assiste, à Annaba, à un attentat terroriste suivi d'une embuscade où on a utilisé des “hebhebs”. Cet attentat avait un double objectif : un impact médiatique dans la mesure où il s'agit du premier assassinat d'élus, depuis la période des dec, et la récupération d'armes pour la poursuite des actes criminels. On indique, également, qu'un terroriste recherché depuis plusieurs années a été signalé, mercredi dernier, par des citoyens, non loin du domicile familial, à la cité Sidi-Amar. Les opérations de recherche rapidement lancées par les éléments de la Brigade mobile de la police judiciaire, stationnée dans la même commune, n'ont rien donné. On apprend, par ailleurs, qu'un important groupe de terroristes est actuellement encerclé dans les monts de Béni Salah, dans la wilaya de Guelma. Un impressionnant dispositif sécuritaire a été mis en place pour la traque de ce groupe, composé d'une soixantaine d'éléments et qui a été signalé, jeudi dernier, par les habitants. S'agit-il du même groupe signalé dans les monts de l'Edough ou de sanguinaires appartenant à la faction de Abderazak El-Para, envoyés pour prendre possession de ces lieux ? La mission des forces combinées de sécurité s'avère ardue, dans une zone réputée pour son relief très boisé et accidenté. En effet, les monts de Béni Salah ont posé problème aux troupes de l'armée coloniale française, durant la Guerre de Libération nationale. Ces derniers n'hésitaient pas à qualifier ces lieux de “béni-salauds”. B. B.