La direction des Services agricoles d'Annaba a abrité, jeudi, une rencontre régionale, présidée par Mohamed Kherroubi, directeur central de la régulation et du développement des productions agricoles (DRDPA) au ministère de l'Agriculture, en présence du directeur général de l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes (Onilev), des DSA des wilayas d'Annaba, de Guelma, de Skikda et d'El-Tarf, ainsi que du président du Conseil national interprofessionnel de la filière Tomate (Cnift). Consacrée au suivi de la filière tomate industrielle campagne 2018/2019, cette rencontre intervient après la journée régionale organisée autour de ce même thème à Guelma, en juin dernier. Elle a été l'occasion pour les responsables concernés de faire part des difficultés rencontrées par les exploitants durant la campagne de transformation en cours. Intervenant à l'ouverture des travaux, Mohamed Kherroubi a insisté sur la programmation de journées de sensibilisation et de vulgarisation au profit des agriculteurs et transformateurs, afin d'éviter les longues et pénibles files d'attente. Rappelant que la superficie agricole repiquée est de 24 685 ha pour une capacité de transformation à l'échelle nationale estimée à 40 000 tonnes et que les wilayas de l'Est couvrent à elles seules 80% de la production, il a indiqué que l'augmentation des capacités techniques des producteurs, la mécanisation et la généralisation du système d'irrigation localisé (goutte-à-goutte), ainsi que l'octroi du crédit "R'fig" ont été autant de mesures incitatives visant la fixation du prix de la tomate. "Le prix de la tomate industrielle pratiqué par les conserveries se situe entre 15 et 17 DA le kilogramme et fait partie des dispositions majeures prises pour assurer le développement et la promotion de cette filière", a relevé ce même responsable, en invitant les exploitants à persévérer dans leurs efforts pour assurer la réussite de ce programme. Tout porte à croire, en effet, au vu des chiffres avancés par les directeurs des services agricoles des quatre wilayas, que l'on s'achemine vers une récolte de 1 380 000 tonnes de tomate fraîche, cette année. Récolte record, dont 30 à 40% seront destinés à la consommation nationale et le reste, c'est-à-dire 985 000 tonnes, mis à la disposition des unités de transformation. "Ce qui donnera, théoriquement, environ 160 000 tonnes de double concentré de tomate, soit le double de la consommation nationale de DCT qui est de l'ordre de 80 à 90 000 tonnes. Si on venait vraiment à encourager davantage la filière tomate, nous passerions rapidement à l'exportation de notre produit national, qui est mondialement reconnu pour sa qualité supérieure. Ce n'est malheureusement pas encore le cas, à voir ce qui se passe avec la banque BADR, par exemple, qui n'a pas encore accordé aux transformateurs les crédits nécessaires. Tout le monde sait que cette banque n'a toujours pas procédé au rééchelonnement des dettes de certaines unités de transformation en difficulté, malgré l'insistance des pouvoirs publics, qui œuvrent depuis des années pour la sauvegarde de la filière tomate", explique l'un des participants à cette rencontre. Ce dernier signale que la réunion en question a été suivie par une visite de contrôle au niveau des Conserveries Lalla Laatra d'Annaba, CAB d'Aïn Ben Beïda, Lalla d'El-Tarf et Izdihar de Skikda, où les responsables cités ont pu se rendre compte de visu des conditions dans lesquelles se déroulent la campagne tomate industrielle 2018/2019.