Des dizaines d'hectares de végétation sont partis en fumée durant ces deux dernières semaines du mois de juillet, dans la wilaya de Béjaïa. Quelques jours après les incendies dévastateurs ayant décimé une partie du couvert végétal du Parc national de Gouraya (PNG) et la bande boisée surplombant la localité de Tala Hamza, c'est au tour du massif forestier de la daïra de Chemini d'être la proie des flammes. Un immense brasier qui a tenu en haleine, ce week-end, la population. En effet, l'ampleur de cet incendie était telle que certains villages situés sur les hauteurs du chef- lieu communal de Chemini, notamment Taguemount, Tazrout, Ath Soula et Sidi Yahia, ont été menacés par les flammes. Pris de panique, les villageois se sont mobilisés aux côtés des pompiers qui ont lutté contre la propagation du feu toute la nuit de vendredi à samedi. L'extinction des feux et la mise en place de pare-feux pour contenir l'avancée des flammes se sont poursuivies jusqu'à l'aube. Ce n'est que vers 3h30 que l'incendie a pu être maîtrisé, vu les difficultés rencontrées sur le terrain, à savoir le relief accidenté et l'absence de pistes agricoles dans cette zone montagneuse densément boisée. Bien que le pire ait été évité, on déplore beaucoup de pertes en matière de végétation et d'écosystème, étant donné que ce massif forestier, qui fait partie de l'Akfadou, recèle d'énormes espèces faunistiques et florales. Selon le dernier bilan de la Conservation forestière de Béjaïa, pas moins de 129 hectares de couvert végétal ont été dévorés par les flammes durant ce week-end. Outre le maquis et les broussailles, le bilan établi par l'administration des forêts de Béjaïa fait également état de quelque 14 hectares d'arbres fruitiers : 13 ha d'oliviers et 1 ha de figuiers, ainsi que de deux ruches qui ont été calcinés. Les communes touchées par ces incendies de forêt sont Kendira, Adekar, Chemini, Aït Smaïl, Akfadou, Taskeriout, Ouzellaguen et Aokas. Notons enfin que les services des forêts ont enregistré, depuis le début de la saison estivale, 58 foyers d'incendie qui ont ravagé pas moins de 613 ha de couvert végétal. Au-delà de ce ravage, une question se pose sur l'origine de ces incendies. K. O.