Résumé : Les visites n'étaient pas autorisées. Les parents de Yazid repartirent sans l'avoir vu. Mounira s'était chargée de les ramener chez eux. Elle profita de son passage à la polyclinique pour expliquer son absence. De retour chez elle, elle ne salua personne… Elle aurait voulu retrouver l'intimité de leur foyer. Si sa mère était à l'aise, avec son assistant, à la maison, ce n'était pas son cas. Elle n'avait rien à reprocher à Saïd. Sa mère l'avait mis devant le fait accompli. Elles n'avaient pas eu l'occasion d'en parler. À peine était-elle entrée dans sa chambre que sa mère la rejoignit, visiblement énervée. -C'est quoi ces manières ? -Elles ont quoi mes manières, rétorqua Mounira. Je rentre épuisée moralement et physiquement ! Si je n'ai pas envie de dire bonsoir, je ne le dirais pas ! -Tu me fais honte ! Tu n'as pas six ans ! Vraiment, je ne te comprends pas ! Une jeune femme instruite ne se comporte pas comme ça… Je ne te l'apprends pas ! Tu viens de me faire honte ! Jamais je n'aurais cru que tu en sois capable ! -Ce n'est pas vrai ! Je vais avoir droit à une leçon ! J'ai envie d'être seule ! -Tu m'en veux d'avoir invité Saïd, l'interrogea Assia. C'est juste pour quelques jours ! Le temps qu'il trouve un studio ou une colocation ! -Il aurait dû chercher dès qu'il a reçu son affectation ! Je pense que tu l'as invité à vivre ici pour d'autres raisons, conclut Mounira. Je sais que tu n'as jamais apprécié Yazid ! Si tu rêves de me voir annuler mes fiançailles et de me mettre avec ton assistant, réveille-toi ! Ça n'arrivera jamais ! -Tu te fais un film ! Je n'ai jamais pensé à vous marier ! -Je te connais plus soucieuse et consciencieuse ! Pour tes malades, tu passerais tes nuits à l'hôpital ! Tu n'es pas repassé le voir, avant de rentrer, lui reprocha-t-elle. Son sort t'indiffère ! D'ailleurs, tu ne m'as jamais raconté ton entretien avec Dr Bachir ! Mounira avait un pincement au cœur. Elle se rappelait les soirs où elle restait seule parce qu'un malade avait besoin d'elle, même s'il résidait loin du quartier. -Je suis sûre que tu n'as même pas appelé pour avoir des nouvelles ! -Tu exagères ! Je viens de rentrer de l'hôpital ! -Tu aurais pu passer le voir avant de rentrer, lui reprocha Mounira. Maman, s'il te plaît ! Laisse-moi tranquille ! -On reparlera lorsque tu te seras calmée, dit Assia. Je comprends que tu en veuilles à la terre entière ! Mais ce n'est pas de notre faute s'il est tombé malade ! Mounira pensait à Yazid. Elle priait pour qu'il guérisse vite. Elle s'était faite une raison. Elle ne devait pas compter sur sa mère pour prendre soin de lui. Le lendemain matin, elle était la première levée et partit sur la pointe des pieds. Lorsqu'elle arriva à l'hôpital, elle tomba sur un infirmier qui accepta de la laisser entrer. -Il est encore isolé ! Vous ne pouvez pas entrer. Vous pourrez juste le voir, de loin, derrière la vitre ! -Pas de souci ! Mais est-ce qu'il va mieux ? -Son état n'a pas empiré ! Donc, c'est positif ! C'est un dur à cuire ! Il va vite se remettre !
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