Le chef du gouvernement libyen a déclaré que les forces du GNA n'arrêteraient pas la contre-offensive jusqu'à ce l'agresseur" se replie derrière ses lignes d'avant-guerre. Le chef du gouvernement libyen d'union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, a vivement protesté contre des "contrevérités" de l'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, qui a dressé en début de semaine devant le Conseil de sécurité "un tableau accablant" de la situation libyenne. Selon le bureau d'information du GNA, M. al-Sarraj a "convoqué" mercredi dans son bureau à Tripoli le chef de la Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) "pour lui remettre une note de protestation contre des contrevérités dans son rapport sur la situation en Libye", a rapporté l'APS. Lors d'une vidéoconférence avec le Conseil de sécurité de l'ONU lundi, M. Salamé a exhorté les belligérants à faire une trêve et s'est inquiété de l'escalade des combats entre les forces loyales au gouvernement de Tripoli, reconnu par la communauté internationale, et les troupes du général à la retraite, Khalifa Haftar, qui a lancé une offensive le 4 avril pour conquérir la capitale libyenne. L'émissaire de l'ONU a dénoncé, rappelle-t-on, "le nombre inacceptable de disparitions forcées et de détentions arbitraires depuis le début des hostilités", citant la hausse "alarmante" des enlèvements à Tripoli, dont celui, le 16 juillet, du directeur adjoint de l'Office de contrôle alimentaire et pharmaceutique, Mohamad Omar al-Machay. Dans un communiqué publié mercredi sur Facebook, le ministère de l'Intérieur du GNA a formellement démenti ces faits, affirmant que M. al-Machay avait été "placé en garde-à-vue dans le cadre d'une enquête judiciaire (...) avant d'être déféré devant le parquet". Depuis, il a été relâché sous caution. Devant l'ONU, M. Salamé avait également dénoncé la fréquence croissante des attaques sur l'aéroport de Mitiga, et appelé les autorités de Tripoli à cesser d'utiliser l'aéroport à des fins militaires. Seul aéroport opérationnel desservant Tripoli, Mitiga a déjà été fermé des dizaines de fois ces quatre derniers mois à cause des combats entre les forces loyales au gouvernement d'union nationale (GNA), et celles de Haftar. Le ministère des Transports du GNA, soutenu par l'ONU, a démenti mardi, les propos de Ghassan Salamé. "Le ministère des Transports est surpris par les propos tenus par l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, concernant une utilisation à des fins militaires de l'aéroport international de Metiga par le gouvernement d'accord national", a déclaré le ministère dans un communiqué. Le ministère a confirmé que cet aéroport n'était utilisé qu'à des fins d'aviation civile et comme aéroport international. La recrudescence des violences en Libye est due selon le Chef du gouvernement de l'Union nationale, aux multiples provocations du général Haftar, seul responsable de la crise sécuritaire dans le pays. "Les forces du gouvernement libyen d'union nationale n'arrêteront pas leur contre-offensive tant que les unités de Haftar ne seront pas ramenées à leurs positions d'avant-guerre", a déclaré Fayez El Sarraj, dans un entretien accordé à la version francophone du site russe Sputnik. Le responsable libyen a soutenu que ses troupes étaient en situation de légitime défense et qu'elles avaient par conséquent le droit de leur côté, ce qui n'est pas le cas des hommes de Khalifa Haftar qu'il qualifie d'agresseurs. "Les forces du GNA agissent dans le cadre de leur droit légal et souverain de protéger leur patrie et de faire valoir les espoirs des Libyens à un Etat civil et démocratique", a-t-il dit. Jeudi, à l'aube, au moins 9 combattants des forces loyales au gouvernement libyen d'union nationale (GNA) ont été tués lors d'affrontements au sud de Tripoli avec les forces du maréchal Khalifa Haftar, selon un porte-parole des forces du GNA.