Tirs à l'artillerie lourde et raids aériens contre Tripoli Le GNA accuse le maréchal Khalifa Haftar d'avoir eu recours à des avions étrangers, sans préciser leur nationalité, pour mener ces raids. «Ce criminel dissimule ses échecs et ceux de ses soldats aux portes de Tripoli en recourant à une aviation étrangère pour frapper les civils.» Des raids aériens nocturnes ont fait quatre morts et 20 blessés à Tripoli, ont annoncé, hier, les autorités du Gouvernement d'union nationale (GNA), attribuant ces raids aux forces du maréchal Haftar qui mènent une offensive militaire sur la capitale libyenne. Des combats se déroulent depuis plus de trois semaines au sud de Tripoli entre les forces loyales au GNA, reconnu par la communauté internationale, et celles du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est du pays qui a lancé le 4 avril une offensive pour conquérir la ville. Le porte-parole du ministère de la Santé du GNA, Amin al-Hachémi, a déclaré hier, que ces frappes aériennes ont fait «quatre morts et 20 blessés transportés à l'hôpital public d'Abou Slim», un quartier du sud de la capitale. «Le bilan pourrait s'alourdir dans les prochaines heures», a-t-il ajouté. Selon une source militaire pro-GNA, les victimes sont des civils. «Plusieurs sites ont été la cible de frappes aériennes tard samedi soir, causant des victimes parmi les civils», a affirmé cette source. «La plupart des frappes ont touché des secteurs du quartier d'Abou Slim», mais «aucune n'a touché de cibles militaires», a-t-elle précisé. Le GNA accuse le maréchal Khalifa Haftar d'avoir eu recours à des avions étrangers, sans préciser leur nationalité, pour mener ces raids. «Ce criminel dissimule ses échecs et ceux de ses soldats aux portes de Tripoli en recourant à une aviation étrangère pour frapper les civils sans armes dans la ville», a déclaré Mohanad Younes, porte-parole du GNA, sur la page Facebook officielle du gouvernement. Khalifa Haftar a lancé le 4 avril une offensive contre Tripoli, siège du GNA dirigé par Fayez al-Sarraj. Après une rapide progression, ses troupes de l'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) ont été repoussées par les forces loyales au GNA et les combats se concentrent depuis plus de trois semaines au sud de la ville. Trois municipalités de l'ouest de la Libye ont reporté sine die les élections municipales prévues samedi en raison de la situation sécuritaire et des «divisions politiques» dans le pays, ont annoncé à la presse des responsables politiques locaux. Un seul des quatre scrutins municipaux prévus samedi s'est tenu à Sebha (sud), mais plusieurs bureaux de vote sont restés fermés. A Sabratha, Sormane et al-Haraba, dans l'ouest du pays, les élections n'ont pas eu lieu. «Nous avons été informés que les mesures de sécurité nécessaires pour le déroulement des élections ont empêché l'ouverture des bureaux de vote dans la ville (Sabratha, ndlr) et leur report sine die», a déclaré Mohamad al-Dabbachi, chef de la commission des élections de Sabratha, située à 70 km à l'ouest de Tripoli. «La conjoncture actuelle dans le pays a un impact important sur la capacité de la ville à élire un conseil municipal», a-t-il ajouté, évoquant également des «divisions politiques» sur la tenue des élections. Les troupes de l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar ont lancé le 4 avril une offensive contre la capitale Tripoli, siège du gouvernement d'union nationale (GNA), dirigé par Fayez al-Serraj et reconnu par la communauté internationale. De son côté, le maire de Sebha, Hamed al-Khayali, a indiqué que dans sa ville «plusieurs bureaux de vote ont ouvert alors que d'autres sont restés fermés, illustrant les vives divisions sur la date de leur tenue». «Organiser des élections dans un tel contexte de divisions pourrait jeter le doute» sur les résultats, a-t-il ajouté. L'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a «salué du fond du coeur» la tenue des élections à Sebha «malgré ces jours douloureux», dans un tweet en arabe. Selon la loi libyenne, le mandat d'un conseil municipal est de quatre ans, non renouvelables, ce qui signifie que les 125 conseils municipaux élus en 2014 ont largement dépassé leur mandat. Leur renouvellement a débuté le 20 avril, avec de premiers scrutins locaux.