Ce sont plusieurs citoyens, avocats et militants qui, hier, sont venus assister à la journée de solidarité avec les détenus d'opinion et soutenir Me Salah Dabouz en grève de la faim. Initié par le réseau national de soutien aux détenus d'opinion, plusieurs familles de prisonniers ont fait le déplacement à Alger pour apporter leur témoignage. Me Salah Dabouz, en grève de la faim depuis 27 jours (28e jour aujourd'hui), a insisté lors de sa prise de parole sur les raisons qui l'ont poussé à entamer son action. Hormis le contrôle judiciaire auquel il a été soumis, annulé depuis, l'avocat a estimé que le déni de justice qui frappe les activistes mozabites "est insupportable". Dans sa plaidoirie, l'avocat a dénoncé "les conditions inhumaines de détention dans les prisons algériennes". "On peut priver un citoyen de sa liberté, mais on n'a aucun droit de l'humilier ou d'attenter à sa dignité", a-t-il dit, soulignant que "le prisonnier, quel que soit son statut, est soumis à un traitement dégradant". Il a raconté qu'un détenu doit "mettre ses mains derrière le dos devant les gardiens, faute de quoi, il sera sévèrement puni". Il a dénoncé, dans la foulée, ces agressions systématiques sur les détenus, révélant que certains prisonniers sont également victimes "d'agressions sexuelles". Une grave révélation à propos de laquelle les autorités judiciaires avaient déposé plainte contre lui, par le passé. Sur un autre volet, Me Salah Dabouz a rappelé le cas du défunt Dr Fekhar, mort en détention le 28 mai écoulé. Devant son ex-codétenu, Hadj-Brahim Aouf, Me Dabouz a rappelé qu'une plainte a été déposée contre 5 responsables à Ghardaïa. Ils sont accusés, entre autres, d'être derrière "l'arrestation arbitraire" de Kamal-Eddine Fekhar. Concernant les détenus d'opinion ou les porteurs du drapeau amazigh, incarcérés et accusés d'atteinte à l'unité nationale et à l'emblème national, leurs avocats ont tous dénoncé "une instrumentalisation honteuse de la justice pour tenter de porter des coups durs au mouvement". Les familles de certains détenus ont dénoncé le traitement réservé à leurs proches par la justice et ont assuré de leur engagement "à maintenir la mobilisation dans la rue et autour des détenus pour leur libération". "En général, ils tiennent tous le coup et résistent", assurent certains. À préciser que l'action de solidarité d'hier s'est poursuivie jusqu'en début de soirée. D'autres actions similaires sont prévues dans les jours à venir, assurent les animateurs du réseau.