L'avocat de Saïd Bouteflika, de Mohamed Mediène et d'Athmane Tartag dément l'information selon laquelle le procès de ses clients serait imminent. Le procès de Saïd Bouteflika, le frère de l'ancien chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika, ainsi que ceux de l'ancien chef de l'ex-Département du renseignement et de la sécurité (DRS) le général Mohamed Mediène, dénommé Toufik, de Bachir Tartag, ex-chef du Département de surveillance et de sécurité (DSS) et de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), débutera "dans les prochaines semaines". La Chaîne III de la Radio algérienne, qui a diffusé cette information dans la matinée d'hier, a indiqué que le juge d'instruction du tribunal militaire de Blida "a clos son enquête" concernant ces prévenus et que leurs dossiers attendent d'être transférés vers les services habilités à programmer leur procès, lequel pourrait s'ouvrir dans "les semaines à venir". Cette information, qui n'a pas manqué de soulever des vagues dans le milieu judiciaire, a été aussitôt démentie par Me Miloud Brahimi, avocat de Saïd Bouteflika, de Mohamed Mediène et d'Athmane Tartag, dit Bachir. "C'est une information complètement fausse", tempête Me Miloud Brahimi, contacté par Liberté. "Aussitôt l'information diffusée, nous avons pris soin de la vérifier en envoyant un de nos avocats auprès du procureur près le tribunal de Blida. Ce dernier nous a assurés que l'enquête n'est pas encore terminée", nous a confié Me Miloud Brahimi, qui dit "espérer que l'instruction se terminera par un non-lieu". L'avocat de Saïd Bouteflika, de Mohamed Mediène, dit Toufik, et d'Athmane Tartag semble en tout cas convaincu que l'instruction suit son cours, autrement les avocats seraient les premiers à être informés de l'organisation du procès. Me Miloud Brahimi assure qu'il ne dispose d'aucune information quant à l'organisation du procès puisque l'enquête menée par le juge d'instruction n'est pas encore close. Le 5 mai dernier, faut-il le rappeler, le frère de l'ancien président de la République, Saïd Bouteflika en l'occurrence, Mohamed Mediène, connu sous le nom de Toufik, ainsi qu'Athmane Tartag, dit Bachir, ont été auditionnés par le parquet général du tribunal militaire de Blida. Me Mokrane Aït Larbi dément Ils ont été mis sous mandat de dépôt à l'issue de leur audition. De lourds chefs d'inculpation ont été retenus contre eux, dont "l'atteinte à l'autorité de l'armée et complot contre l'autorité de l'Etat". Durant les semaines ayant précédé leur arrestation, le vice-ministre de la Défense alertait sans cesse sur une conspiration contre l'institution militaire et le mouvement citoyen. Les menaces à répétition d'Ahmed Gaïd Salah ont fait sortir Liamine Zeroual et Khaled Nezzar de leur silence. Dans des communiqués distincts, le premier a parlé d'une rencontre avec le général Toufik, à la demande de ce dernier qui lui a fait, au nom de Saïd Bouteflika, la proposition de conduire la période de transition, alors que le deuxième a fait état de deux discussions entre lui et Saïd Bouteflika lors desquelles ce dernier lui a dévoilé son intention de provoquer les conditions d'un état d'exception afin de mater la révolte citoyenne. Louisa Hanoune a été, quant à elle, placée sous mandat de dépôt le 9 mai dernier après avoir été entendue par les mêmes autorités judiciaires. La télévision publique avait rapporté que sa convocation était en rapport avec l'enquête sur les deux ex-patrons du renseignement, Mohamed Mediène et Athmane Tartag en l'occurrence, ainsi que Saïd Bouteflika. Son avocat, Me Mokrane Aït Larbi, assure, lui aussi, que l'instruction concernant la secrétaire générale du Parti des travailleurs suit "son cours et que l'enquête" ouverte par le juge d'instruction "n'a pas encore été bouclée". "Si l'instruction était clôturée, le juge d'instruction aurait notifié les avocats. Or nous n'avons reçu aucune notification jusqu'ici", nous a-t-il expliqué dans un échange téléphonique.