Dans un communiqué rendu public hier, Me Mokrane Aït Larbi est revenu sur sa constitution pour défendre la secrétaire générale du PT (Parti des travailleurs), placée en détention depuis jeudi dernier, après avoir été convoquée par le tribunal militaire comme témoin dans l'affaire Saïd Bouteflika, frère du Président déchu, et des deux généraux, Mohamed Mediène et Bachir Tartag, poursuivis pour «complot contre l'autorité de l'Etat et de l'armée». Dans ce communiqué, l'avocat affirme avoir rendu visite à Louisa Hanoune en prison et qu'il l'a trouvée en bonne forme. «De nombreux journalistes et de nombreuses organisations des droits de l'homme m'ont contacté pour s'informer de l'affaire. C'est normal, L'affaire concerne une militante connue pour son combat avant le pluralisme et après, et la présidente d'un parti politique agréé. Bien plus, son affaire a été liée à celle de Saïd Bouteflika, du général Mediène, dit Toufik, et du général Bachir Tartag, et en tant qu'accusée civile, elle a été déférée devant le tribunal militaire. Tout cela, suscite l'intérêt de l'opinion publique. J'ai donc uniquement parlé de Louisa Hanoune et pas des autres accusés. En tant qu'avocat, je me retrouve entre la nécessité du respect du secret de l'instruction et les impératives des droits à la défense. Pour préserver les deux nécessités et les relations avec les médias en toute équité (…), il faut faire la différence entre l'enquête sur les faits qui relèvent du secret de l'instruction et la procédure prise à l'encontre de Louisa Hanoune et les charges retenues contre elles.» L'avocat est revenu sur la compétence du tribunal militaire de Blida, en disant que l'article 25 du code de justice militaire, qui prévoit la comparution d'un civil, précisant avoir appelé, le 11 mars 2012, à la nécessité de supprimer les tribunaux militaires. Pour ce qui est des charges retenues contre Louisa Hanoune, a précisé Me Aït Larbi, «la première est le ‘‘complot dans le but de porter atteinte au commandant d'une compagnie militaire'', puni par l'article 284 du code militaire de 5 à 10 ans de réclusion criminelle. La seconde inculpation concerne ‘‘le complot pour changer le régime'', puni de par l'article 77 du code pénal à la peine capitale.» Me Mokrane Aït Larbi conclut que ce sont les deux charges retenues contre Louisa Hanoune et «toute autre accusation portée contre elle est considérée comme une atteinte à son droit à la présomption d'innocence et son droit à la défense consacré par la loi. Je reviendrai sur l'affaire après le 20 mai, et je n'ai pas de préjugés quant à la décision qui sera rendue».