Des centaines de personnes ont répondu spontanément à un appel lancé sur les réseaux sociaux à un rassemblement de soutien à Karim Tabbou, suite à son arrestation mercredi passé. La manifestation a eu lieu mercredi soir devant le siège du consulat général d'Algérie à Montréal. Plusieurs activistes du hirak ont brandi des pancartes réclamant la libération du porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS, interdit d'agrément depuis plusieurs années). "Libérez Karim Tabbou", lit-on sur une pancarte brandie par une manifestante. Les slogans habituels de la révolution populaire sont convoqués à l'occasion. "Système dégage", "Pas d'élection avec el-îssabat", "Etat civil et non militaire", scande-t-on à tue-tête. Pour nombre de manifestants, le mouvement populaire doit maintenant accélérer la cadence et monter la pression, dès lors que le pouvoir tente d'imposer unilatéralement "sa solution, qui n'en est pas une à vrai dire". Et, en l'occurrence, l'option d'un scrutin présidentiel d'ici à la fin de l'année est définitivement rejetée par le peuple, observe-t-on. "Il est primordial que le hirak garde son unité d'action et son caractère pacifique", suggère, par ailleurs, une manifestante habituée des rassemblements du dimanche sur la place du Canada. Pour elle, la présidentielle devrait intervenir dans le cheminement d'un processus de transition démocratique. Le rassemblement de soutien avec le porte-parole de l'UDS se voulait aussi un moment de solidarité avec les autres détenus d'opinion, dont les manifestants ne cessent de réclamer la libération "inconditionnelle". Le rassemblement a pris fin avec la promesse des manifestants de venir nombreux à la manifestation de dimanche, la 30e depuis le début de la révolution pacifique.