Une terrible nouvelle s'est abattue hier sur la sphère culturelle algérienne : l'un des pionniers du 7e art, Moussa Haddad, a tiré sa révérence à l'âge de 82 ans. L'annonce a été faite sur Facebook par son épouse, la productrice Amina Haddad, qui a posté : "Moussa Haddad s'en est allé en douceur (...) comme il a vécu. Il vous a tant aimés (…)" Suite à cette publication, plusieurs témoignages ont fusé sur les réseaux sociaux, dans lesquels nous retrouvons toute la sympathie que portaient les Algériens pour ce réalisateur de talent, père du cultissime Les Vacances de l'inspecteur Tahar (1972). Natif d'Alger en 1937, Moussa Haddad a commencé sa carrière dans le cinéma comme assistant de réalisation sur les films La Bataille d'Alger (1966) et Trois Pistolets contre César (1966), respectivement des réalisateurs italiens Gilo Pontecorvo et Enzo Peri. En 1967, il prend son envol en sortant sa première œuvre, L'Inspecteur Tahar, suivie par Les Vacances de l'inspecteur Tahar et Sous le peuplier en 1972. Considéré comme l'un des acteurs principaux dans l'émergence du 7e art algérien à son âge d'or, Moussa Haddad se distingue et devient l'un "des cinéastes les moins conventionnels", loin des stéréotypes, en signant des films "sensibles" et "tendres". D'ailleurs, Haddad a enchaîné les succès, à l'instar des Enfants de Novembre (1975), Hassan Terro au maquis (1978), Libération (1982), Made In (1999), ou encore son dernier long-métrage, Harraga Blues (2012). Outre ses qualités professionnelles, Moussa Haddad était connu également pour son engagement. Malgré son âge et sa maladie, il participait aux côtés de son épouse aux manifestations pacifiques des mardi et vendredi. À ce propos, le journaliste Amir Nebbache évoquait hier sur Facebook "un pilier du cinéma algérien, un homme qui a consacré toute sa vie à l'engagement au service de son pays, généreux, humble, et un fervent défenseur de la liberté ,de l'identité algérienne et de l'histoire de notre pays". Adieu l'artiste !