Le président iranien devrait prendre la parole au nom de l'Iran mercredi à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. Il n'a pas donné plus de détails sur son initiative de sécurité régionale hier. L'Iran a dénoncé hier la présence de "forces étrangères" dans le Golfe et annoncé la présentation à l'ONU cette semaine d'un plan de coopération régionale, "endogène", sur la sécurité de ce bras de mer crucial pour l'approvisionnement mondial de pétrole. "La région vit un moment sensible et d'une importance historique", a déclaré le président iranien Hassan Rohani à l'ouverture d'un défilé militaire à Téhéran alors que l'Iran est accusé par Washington et Riyad d'être derrière les attaques ayant visé deux installations pétrolière majeures en Arabie Saoudite le 14 septembre. "Les Américains, partout où ils sont présents,créent de l'insécurité alors que les forces armées iraniennes ont, toujours et partout, agi en tant qu'acteurs de la sécurité", a-t-il déclaré, a rapporté l'agence de presse publique Irna. "Nous tendons la main de l'amitié à tous nos voisins en ce moment critique. Pour ce faire, nous sommes prêts à même pardonner leurs erreurs passées, car nous sommes dans des conditions telles que les ennemis de la région, en particulier les Etats-Unis, et le régime sioniste, cherchent à tirer parti de la division", a-t-il ajouté, lit-on encore sur Irna. "Plus vous vous tiendrez éloignés de notre région, plus celle-ci connaîtra la sécurité. De notre point de vue, la sécurité du golfe Persique vient de l'intérieur. La sécurité du golfe Persique est endogène, la sécurité du détroit d'Ormuz est endogène. Les forces étrangères sont source de problèmes et d'insécurité pour notre peuple et pour la région", a-t-il affirmé. L'Iran nie toute responsabilité dans ces raids menés par voie aérienne et revendiqués par des rebelles yéménites. Mais dénonçant "une escalade spectaculaire de l'agression iranienne", le ministre de la Défense américain, Mark Esper a annoncé vendredi le déploiement dans le Golfe de nouvelles forces américaines, assurant qu'elles seraient "défensives par nature". Après avoir évoqué la possibilité d'une riposte militaire, le gouvernement du président américain Donald Trump a opté pour de nouvelles sanctions économiques contre Téhéran. M. Rohani a annoncé qu'il comptait présenter "dans les prochains jours" à l'ONU un plan de coopération régionale destiné à assurer la sécurité du Golfe, du détroit d'Ormuz et de la mer d'Oman "avec l'aide des pays de la région". Les tensions n'ont cessé de croître entre Téhéran et Washington depuis le retrait américain unilatéral en mai 2018 de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l'Iran. Washington et Téhéran ont frôlé l'affrontement militaire direct en juin. M. Trump avait dit avoir annulé in extremis des frappes contre des cibles iraniennes après que la République islamique eut abattu un drone américain dans la zone du détroit d'Ormuz. Les attaques du 14 septembre ont réduit la production de pétrole saoudienne, entraîné une flambée des prix de l'or noir et ravivé les craintes d'un conflit militaire entre les Etats-Unis et l'Iran.