La plage d'El Oulja, qui offre les commodités nécessaires pour les nombreux estivants qui y débarquent chaque jour, est en passe de devenir la destination la plus prisée par les estivants. Située à 4 km à l'ouest de la commune de Ziama Mansouriah, wilaya de Jijel, la plage d'El Oulja, au sable d'or, est blottie dans une anse connue pour être l'une des plus belles corniches du monde. Cette côte est l'une des plus riches du pays en faune et en flore sous-marines, propice à la pêche et à la plongée. De l'avis de tous, l'affluence va crescendo d'année en année. Les raisons de cet engouement sont multiples. La beauté du site est indéniable. Le tableau qui se dessine lors de la descente de la route, en excellent état, qui mène à la grande plage est digne d'une vision édénique, un vrai coin de paradis, en somme. Elle offre les commodités nécessaires pour les nombreux estivants qui y débarquent chaque jour. “Mais c'est le week-end, il y a plus de monde !” nous affirme le chef de poste de la Protection civile qui nous a signalé, par ailleurs, qu'aucune noyade n'est a déplorer depuis l'ouverture de cette plage qui suscitait autrefois l'appréhension des vacanciers du fait de sa position géographique. Cela est loin d'être le cas actuellement. En effet, la brigade de gendarmerie et la brigade de police veillent au grain, avec des postes fixes installés sur la plage depuis le lancement de la saison estivale et des rondes de surveillance tout le long du rivage et des alentours. La Protection civile est elle aussi présente en force. 45 interventions ont eu lieu depuis le début de la saison. Celles-ci concernent principalement des malaises (personnes cardiaques ou asthmatiques), des blessures (par verre), des fractures sur des rochers et des piqûres de méduses qui nécessitent parfois des soins en cas d'allergie. Les éléments de la Protection civile sont habitués à donner les premiers soins à la plupart des victimes. Cependant, si le cas s'avère sérieux, une ambulance est à leur disposition pour l'évacuation vers l'hôpital de Jijel, nous affirme M. Saïb Salim, chef de poste de la Protection civile de la plage d'El Oulja. Il n'y a toujours pas d'hôtel digne de ce nom dans la région, sauf celui de Chobae, le seul dans la commune, avec une capacité de 50 lits, en attendant l'achèvement des travaux de 25 chambres d'une capacité de 50 lits qui seront disponibles prochainement, indique M. Outekhdijt, le gérant de l'hôtel qui se situe à proximité de la plage. “Durant la saison estivale (juillet-août), on n'arrive pas à répondre à la forte demande de la clientèle”, conclut le gérant. Ce qui explique le succès du camp de toile, implanté sous de grands arbres d'eucalyptus à 30 mètres de la mer. Des dizaines de familles y ont déjà élu domicile. Son gérant, un jeune, offre un service plus dans l'air du temps. 1 200 DA la nuitée sous une tente avec toutes les commodités nécessaires : 6 matelas, tapis, camping-gaz, une baladeuse, une table et 4 chaises. Des sociétés, à l'image de Cosider, les œuvres sociales de l'Education nationale et Sonatrach, attendaient avec impatience la saison estivale pour envoyer leurs employés se défouler au pied de cette plage. Deux sessions de 15 jours ont déjà été organisées au mois de juillet et deux autres le seront en ce mois d'août pour le grand bonheur de ces familles provenant de différentes wilayas du sud et surtout du centre du pays (Blida, Djelfa, Bouira, Bou-Saâda, Oued Souf, Béjaïa et Tizi Ouzou). La capacité d'accueil du camp est de 1 000 personnes par session, avec un encadrement qualifié pour mener à bien les activités. Sur le sable, sont implantées des petites tentes louées à des prix variant entre 100 et 300 DA, alors que le parking est fixé à 100 DA ! Le prix semble élevé mais c'est le prix à payer pour passer une journée sans tracas et ne pas se soucier de la sécurité de son véhicule. Des excursions sont aussi organisées par le gérant du camp, les familles en groupe sont conduites à Aokas, Les Falaises, Les Grottes merveilleuses, cascade Kefrida, gorges de Kherata et Jijel-ville. “Tout me plaît”, nous dit Mlle Sifi d'El Biar (Alger) que nous avons abordée pour nous parler du séjour. Toujours au niveau de cette plage, un coin est aménagé pour des barques pour les balades : kayaks, pédalos, beach-volley ; les amateurs de sport et de loisirs y effectuent quelques performances ou, du moins, assimilées comme telles. Le site compte également des restaurants, des fast-foods et des cafétérias. “Nous avons choisi la plage El Oulja parce qu'elle est belle et propre. Le climat et la nature de la région nous fascinent. On peut facilement meubler nos journées. La spontanéité des habitants de Ziama, qui sont très accueillants, rendent notre séjour des plus agréable, des liens et des affinités se tissent entre les familles qui habitent le camp.” Tels sont les propos de Mme Belhaj de Blida. L'autre charme est dans les soirées : disc-jockey, chants, tours de magie. Dans cette région se mêlent les décors les plus contrastés, de la forêt de Brake, nappée de brume le matin, aux plages de sable d'or, qui s'étendent à perte de vue et qui exhibent toute la beauté géographique du site. Le baigneur de passage peut découvrir à quelques mètres de profondeur les paysages sous-marins les plus extraordinaires où se trouvent en parfaite symbiose des poissons aux couleurs bariolés. La plage attire un grand nombre d'amoureux de la plongée sous-marine. Pour ce qui est de la propreté, elle dépend en grande partie de l'effort de tout un chacun. Ramasser ses déchets avant de partir et ne pas laisser traîner est un geste simple mais qui n'est, malheureusement, pas aussi répandu qu'il ne devrait l'être. Si la plage reste malgré cela un tant soit peu propre, c'est grâce aux agents communaux et les agents d'entretien du camp qui nettoient quotidiennement le sable au petit matin. Cette plage est une destination privilégiée des émigrés qui affluent vers la région depuis le début du mois d'août. Ils sont venus de France, des pays du Golfe, d'Angleterre, etc. “Nous trouvons du plaisir à répondre aux invitations de nos hôtes en Algérie. Le retour au pays, surtout après de longues années d'absence, est presque synonyme de pèlerinage”, tenait à souligner Mme Dahmani, venue de Dubaï. “Je ne peux rester au-delà de deux années sans revoir ma famille et mes amis qui sont restés au bled”, explique une dame venue d'Angleterre. Ces émigrés qu'on a rencontrés à la plage El Oulja, la joie, le bonheur du retour au bled et les retrouvailles leur tiennent à cœur. Lors de notre passage sur cette plage, nous avons constaté des dizaines de dauphins qui ont fait leur apparition pas loin de la plage El Oulja, des dauphins de couleur noirâtre. Le mouvement de ces mammifères marins s'est poursuivi du côté de Timridjène dans les environs. C'était la grande joie, surtout chez les enfants qui se sont jetés à la mer pour essayer d'en attraper. La plage El Oulja reste incontestablement l'une des plus animées durant les chaudes soirées d'été. Mourad Bouchama