Cette sérénité est affichée en dépit des tracas que pourraient générer le lancement à l'orée de l'été de travaux de dédoublement de la RN43 entre El Arayeche (Jijel) et Kissir (8 km à l'ouest de Jijel), et la poursuite des travaux dans certains tronçons au niveau de la corniche. Une évidence tout de même nous est toujours rendue par les gens de l'arrière-pays que nous rencontrons. La côte jijelienne a toujours la cote ! Beaucoup de sites naturels sont encore préservés, et le bétonnage de la côte qui grignote chaque année un bout de terre n'a pas encore atteint le seuil de l'intolérable, ce qui devrait pousser les responsables locaux à agir au plus vite avant que le littoral ne commence à montrer des signes de fatigue devant la frénésie sans relâche des hommes. La région, devant tout de même rattraper certains retards, ne devrait pas a contrario payer la rançon d'un succès synonyme de dégradation de la côte et bétonnage du littoral sous le couvert d'une publicité faite de clichés ! Avec des constructions qui jalonneraient tout le bord de la mer, c'est toute une authenticité qui cédera la place à un désordre « organisé ». En ce début d'été, les gens de la région ont déjà commencé à fréquenter les plages, principalement les jeunes, une fois l'année scolaire bouclée. Pour les citoyens de l'arrière, bien que certaines aient commencé à affluer, le gros de l'affluence ne devrait être enregistré, comme d'habitude, qu'à partir de la deuxième semaine de juillet, soit juste après la sortie des examens du baccalauréat et la sortie des travailleurs en congé. La curiosité la plus connue de la région de Jijel reste incontestablement les grottes merveilleuses de Dar El Oued auxquelles viendra s'adjoindre dans un proche avenir un viaduc qui reliera la route à l'autre nouveauté : le tunnel. Mais on ne peut réduire jusqu'à cette extrémité les immenses trésors naturels que l'on croise tantôt près de la mer, tantôt en montagne dans toute la région, que ce soit en contrebas des Babors où languit Erraguene ou Izzeraguene pour les puristes, à l'extrême sud-ouest, ou la vierge région de Oued Z'hor à l'extrême est. Pour beaucoup d'estivants de l'arrière-pays, Jijel, autant que Ziama Mansouriah, El Aouana, Sidi Abdelaziz demeurent des contrées vacancières pour les familles où farniente et tranquillité s'épousent solidement. Dès le premier flirt à l'extrême ouest de la wilaya, le visiteur découvre la route nouvellement élargie — au grand bonheur des automobilistes friands de promenade tout au long de la sublime corniche qui sépare Ziama Mansouriah d'El Aouana — qui l'emmène imperceptiblement jusqu'à Boublatène avant que l'antique Chobae Municipum (Ziama Mansouriah) ne s'offre aux estivants sous les traits des plus affables pour une ville côtière. Le djebel Brek, qui surplombe la ville telle une muraille, semble scruter de sa cime le petit port de pêche dont la digue nord rattache désormais la terre à un îlot. En roulant plus à l'est, et en dépit de l'aspect temporairement effiloché de certains tronçons du fait des travaux d'élargissement de la RN43, la corniche, qui serpente sur près d'une vingtaine de kilomètres, suscite toujours l'admiration en découvrant le merveilleux mariage de la montagne et de la mer sous les auspices d'un radieux ciel azuré. Ziama mansouriah, El Aouana, Sidi Abdelaziz et les autres La délectation continue jusqu'à l'abord de l'idyllique El Aouana et ses pitons en cascade. Les plages de l'ex-Cavallo coloniale continuent de drainer l'essentiel des estivants attirés par la proximité de la corniche propice aux promenades et la ville de Jijel pour divers besoins. Ceux qui arrivent à trouver logis à Jijel ou ses environs préfèrent, quant à eux, la plage Kotama en plein centre de Jijel ou encore les plages de Ouled Bounar et ses deux criques ou celle de Ras El Afia où trône majestueusememt sur un rocher Le Grand Phare. Dès la sortie de Jijel, à seulement quelques encablures plus à l'est, la plage de Tassout suit, tel un rail, la route jusqu'à l'embouchure de oued Djendjen. Située juste à la sortie est du port de Djendjen et au nord de la gare de tri, la plage de Bazoul est très prisée par les estivants venant du centre de wilaya principalement la région de Taher. Encore plus à l'est s'étalent les plages d'El M'zaïr (El Kennar) et Sidi Abdelaziz avant de continuer vers Beni Belaïd dans la commune de Kheïri Oued Adjoul, célèbre pour sa plage et sa zone humide qui risque de flancher devant l'usage abusif des eaux du lac par les agriculteurs. A l'extrême est, on découvre à chaque fois, avec émerveillement, la luxuriante et paradisiaque côte de oued Z'hor, qui reste encore épargnée des effets du tourisme de masse. Par contre, cette région risque de connaître de graves problèmes d'érosion qui pourraient atteindre les limites de l'insupportable, au vu de l'extraction déchaînée de sable qui s'y opère. Des dunes naturelles de protection du littoral font l'objet d'assauts acharnés des godets. Cette année, une enveloppe de 5 milliards de centimes a été dégagée par les autorités, destinés essentiellement pour l'aménagement de 22 plages vers lesquelles des milliers d'estivants affluent chaque saison. Pour répondre au flux exceptionnel que connaît la région durant la saison estivale, la direction des transport a prévu l'ouverture de 41 nouvelles lignes pour desservir 18 plages au moyen de 491 véhicules d'une capacité totale de 15 135 sièges. Les trois opérateurs de téléphonie mobile, qui disposent actuellement d'un total de 46 stations, comptent, pour leur part, étendre leur couverture, principalement le long de la bande littorale, puisque 14 nouvelles stations devraient être mises en service cet été. Le contraste encore persistant dans la région reste incontestablement la faiblesse du parc hôtelier, puisque les capacités existantes se résument à seulement 1885 lits répartis sur 24 hôtels. Le gros des estivants est, de ce fait, accueilli au niveau des 16 centres de camping d'une capacité de 4000 lits, ainsi que les auberges de jeunes, centres de vacances qui totalisent, quant à eux, 840 lits. L'autre solution trouvée pour pallier ces manques en structures d'accueil réside en la reconversion d'établissements scolaires durant cette période de fortes chaleurs en centres de vacances, principalement en faveur des entreprises et autres établissements publics. Grâce à ce tourisme estival, la plupart des communes côtières voient leur population doubler en été. Le regain d'activité occasionné représente, à n'en point douter, une hausse vertigineuse du chiffre d'affaires dans la majorité des branches associées à cette conjoncture. Seulement, si les responsables locaux s'attellent à moderniser les voies d'accès à la wilaya, il leur faudrait, à l'avenir, se battre pour intéresser le maximum d'investisseurs dans le secteur touristique. Bien sûr, un tourisme vert. Côté animation, et outre les activités culturelles qu'organiseront différentes communes cette année, Jijel vibrera, dès la deuxième semaine du mois d'août, au rythme des sonorités musicales, à l'occasion de la 4e édition du festival Jijel en musique qu'organisent les associations Sky Music de Jijel et Nouba Prod de Grenoble.