Cette 4e édition, qui s'étale jusqu'à demain 8 octobre à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, est inscrite sous le thème "Tajmaât, symbole des valeurs et des liens sociaux au sein des populations villageoises". C'est en présence d'une nombreuse assistance constituée d'artistes, de représentants d'associations culturelles et de comités de village venus de plusieurs contrées de Kabylie que s'est ouvert, hier matin, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, le 4e Salon du patrimoine culturel immatériel. Présidée par la directrice de la culture de Tizi Ouzou, Nabila Goumeziane, la cérémonie d'ouverture a permis à la grande foule d'être sensibilisée au rôle important de "Tajmaât" (l'assemblée du village) qui est une véritable institution sociale, politique et judiciaire au niveau du village kabyle, depuis la nuit des temps. Placée cette année sous le thème fort révélateur de "Tajmaât, symbole des valeurs et des liens sociaux au sein des populations villageoises", cette 4e édition du Salon culturel immatériel de Tizi Ouzou est organisée en hommage à "deux grandes figures qui ont contribué à la transmission de notre patrimoine culturel, en l'occurrence Khadidja Djama, sociologue, journaliste et réalisatrice d'émissions radiophoniques à la radio nationale Chaîne II, qui ont bercé plusieurs générations, et Mohamed Chami, archiviste, collectionneur et conservateur du patrimoine audio-visuel algérien", comme a tenu à le souligner, à l'occasion, Mme Goumeziane, en présence des deux honorables invités visiblement émus par tant de considération et de gratitude pour leur œuvre considérable léguée au patrimoine culturel amazigh. Dans son allocution d'ouverture, la directrice de la culture a aussi déclaré que "le choix de cette thématique est motivé par l'importance du rôle de ce type d'organisation sociale ancestrale qui a contribué et contribue toujours à la sauvegarde de nos valeurs en renforçant l'attachement à nos principes", tout en précisant que "cet évènement a été créé afin de mettre en relief l'importance de la connaissance et la reconnaissance de notre patrimoine immatériel qui fait la force de notre identité et de notre culture". Et à l'occasion, la directrice de la culture de Tizi Ouzou a tenu aussi à rappeler que "pour cette édition, nous avons voulu nous pencher sur la fonction sociale de "Tajmaât" et l'élan de solidarité et de partage qui découle de cette structure traditionnelle, porteuse de valeurs et de liens mutuels entre les populations et les individus tout en consolidant le sentiment de communion et d'entraide". La cérémonie d'ouverture organisée en cours de matinée dans le grand hall d'exposition de la maison de la culture Mouloud-Mammeri fut suivie, en cours d'après-midi, de vibrants hommages rendus à Khadidja Djama et Mohamed Chami pour leur travail colossal au profit de la culture amazighe. La seconde journée de ce salon sera marquée par de nombreuses conférences-débats qui seront animées aujourd'hui par des chercheurs universitaires, des anthropologues et des historiens bien connus, tels que Hacène Halouane, Farid Boukhlif, Lynda Outah, Slimane Takharoubt et Zineb Laihem qui traiteront de divers sujets s'articulant autour de l'impact socioculturel de "Tajmaât" sur la société kabyle et dans la vie villageoise traditionnelle. Enfin, pour la 3e et dernière journée de ce salon, prévue demain mardi, les participants seront invités à une visite du village de Houra pour assister au déroulement de "Tajmaât" dans ce village de Haute Kabylie. Mohamed Haouchine