Le président russe, Vladimir Poutine, a lancé hier son premier grand "Sommet Russie-Afrique", promettant à un parterre de dirigeants africains de doubler dans les 5 ans les échanges commerciaux. Après avoir rencontré pendant près d'une heure son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, qui préside actuellement l'Union africaine, M. Poutine a démarré ce sommet dans la station balnéaire de Sotchi en insistant sur le potentiel de développement de l'Afrique. Devant des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement, il a assuré que la Russie pouvait au minimum doubler ses échanges économiques avec le continent dans les 5 prochaines années, vantant les "nombreux partenaires potentiels qui ont de très bonnes perspectives de développement avec un énorme potentiel de croissance". En organisant hier et aujourd'hui ce premier "Sommet Russie-Afrique", Moscou affirme ses ambitions dans un continent dont il s'est retiré à la chute de l'URSS et où la Chine et les pays occidentaux ont plusieurs longueurs d'avance. Le sommet ambitionne de répliquer aux forums sur la coopération sino-africaine qui ont permis à Pékin de devenir le premier partenaire du continent. Deux jours de discussions sur des thèmes allant des "technologies nucléaires au service du développement de l'Afrique" aux "minerais africains au profit des peuples d'Afrique" sont prévus. Lors de la session plénière, Vladimir Poutine a aussi promis que la Russie continuerait à aider les pays africains en effaçant leurs dettes, assurant que "le montant total dépassait déjà 20 milliards de dollars". L'une des premières rencontres bilatérales du Président russe a été avec le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui a salué la "relation merveilleuse que nous avons depuis longtemps". Il a vu dans le sommet de Sotchi "une opportunité de renforcer nos relations". L'Afrique du Sud fait partie du forum des BRICS qui réunit 5 pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Le Sommet, qui doit se répéter tous les trois ans, est d'autant plus important que Moscou, après 5 années de sanctions économiques occidentales, a un besoin crucial de partenaires et de débouchés pour conjurer sa croissance atone.