Cette situation traduit les divisions dans les rangs des enseignants, ballottés entre deux syndicats qui se disputent la paternité du mouvement de protestation. Pour la deuxième fois en une semaine, les enseignants du cycle primaire ont observé, hier, une grève d'une journée, à l'appel de l'Union nationale des personnels de l'enseignement et de la formation (Unpef), pour protester contre la non-satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. Le taux de suivi du mot d'ordre de grève était évalué à 69,50%, à 13h, selon le bilan fourni par le vice-président du syndicat, Mebarek Belaïdi, qui précise que les plus bas taux ont été enregistrés dans les wilayas de Batna et d'Oum El-Bouaghi avec 40%, alors que le pic a été atteint dans la wilaya de Biskra avec 89% de suivi. Dans un communiqué, l'Unpef a indiqué avoir enregistré avec satisfaction le succès de la journée de protestation nationale, placée sous le thème "Nous sommes tous des enseignants de l'enseignement primaire", et qui a connu une forte mobilisation des enseignants à travers l'ensemble du pays. Mais contrairement à ce satisfecit, les données en provenance d'autres sources, notamment d'enseignants non affiliés au syndicat, sont tout autre. Elles font état d'un suivi mitigé, pour ne pas dire insignifiant, dans nombre de wilayas où les établissements scolaires de premier cycle ont continué à fonctionner normalement. Ce qu'a tenté d'expliquer, en effet, notre interlocuteur, en affirmant que "certains enseignants se sont abstenus de faire grève de peur de subir deux ponctions en une semaine, en rappelant qu'ils avaient déjà observé une grève lundi dernier". De son côté, le SNTE avait appelé à une protestation pour réclamer l'amélioration des conditions socioprofessionnelles de l'enseignant du primaire et la revalorisation de son statut. Cependant, cette situation traduit, on ne peut mieux, les divisions dans les rangs des enseignants, qui se retrouvent ballottés entre deux syndicats se disputant la paternité du mouvement de protestation, pourtant lancé sur les réseaux sociaux. D'où la difficulté de trouver un interlocuteur pour parler au nom des enseignants du primaire, dont les revendications sont pourtant les mêmes. Ainsi, l'Unpef a appelé les enseignants du cycle primaire à un arrêt de travail avec l'organisation d'assemblées générales dans les wilayas pour réclamer la satisfaction des doléances socioprofessionnelles, notamment "l'application immédiate du décret présidentiel 14/266 avec effet financier rétroactif depuis sa promulgation", "la révision de la classification des enseignants du cycle primaire conformément aux diplômes et aux tâches pédagogiques assignées" et "la réactualisation des primes de zone en fonction du nouveau salaire principal". L'Unpef réclame principalement l'application immédiate du décret présidentiel 14/266 du 28 septembre 2014, fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires, avec effet rétroactif, depuis sa promulgation. Dans un communiqué rendu public hier, le syndicat, fortement implanté dans les trois cycles de l'enseignement, a souligné la responsabilité de l'actuel gouvernement quant à la situation catastrophique de l'école primaire.