Le rédacteur en chef du quotidien régional d'information Le Provincial basé à Annaba, qui avait été arrêté et placé en garde à vue par la police, mercredi, a été libéré pour insuffisance de preuves avant-hier à 20h30 après sa présentation devant le procureur de la République près le tribunal d'instance de cette ville, a annoncé le directeur de la publication de ce journal. Ce dernier indique que le magistrat instructeur chargé du dossier de Mustapha Bendjama s'est interrogé sur le fond de la procédure intentée et a exigé un complément d'information sur les faits reprochés au journaliste qui est poursuivi, rappelons-le, pour avoir simplement partagé sur sa page facebook le fac-similé d'une note confidentielle interne des services des renseignements généraux sur les activistes du hirak. Cette arrestation a soulevé une vague d'indignation au sein de la population de la ville côtière et de la corporation notamment, du fait que le journaliste a été interpellé sur son lieu de travail et que les policiers qui l'ont emmené au siège de la sûreté de wilaya ont procédé en même temps à la saisie de ses téléphones et de ses ordinateurs portables. Une action qui a été interprétée comme une atteinte à la liberté d'expression et une tentative d'intimidation contre les militants du hirak à Annaba, lesquels se sont constitués en collectif de soutien à notre confrère. Un groupe de personnes faisant partie de ce collectif a, d'ailleurs, organisé un sit-in devant le siège du tribunal, jeudi après-midi, au moment où le rédacteur en chef du Provincial était entendu par le juge d'instruction. Nous avons pu joindre Mustapha Bendjama, hier, pour recueillir ses impressions après cette incarcération, mais il s'est montré très réservé, étant toujours concerné par l'enquête en cours. Visiblement choqué par la tournure des événements, il n'a pas caché son ressentiment à l'égard de certains policiers qui l'ont arrêté et gardé à vue dans les locaux du commissariat central, lesquels se sont montrés excessivement zélés. Sans pour autant le brutaliser ou l'insulter d'une quelconque manière, ces derniers auraient refusé de l'alimenter et pire, de lui ôter ses menottes durant toute la période de sa détention, confie-t-il.