L'Iran a indiqué hier produire désormais 5 kg d'uranium enrichi par jour, plus de dix fois plus qu'il y a deux mois lorsqu'il s'est affranchi d'un certain nombre de restrictions sur son programme nucléaire auxquelles il avait consenti en 2015. L'annonce a été faite devant la Télévision d'Etat par Ali Akbar Saléhi, vice-président de la République islamique et chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA). M. Saléhi a également indiqué que son pays avait mis au point en deux mois deux nouveaux modèles de centrifugeuses avancées, dont l'un commence à être testé. Par un accord conclu à Vienne en juillet 2015 avec le Groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne), Téhéran a accepté de réduire drastiquement ses activités nucléaires ---afin de garantir leur caractère exclusivement civil-- en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales qui asphyxiaient son économie. En riposte au retrait unilatéral des Etats-Unis de ce pacte en mai 2018 et au rétablissement de lourdes sanctions américaines la privant des bénéfices économiques qu'elle en attendait, Téhéran a commencé en mai à revenir sur certains de ses engagements. Il produit ainsi de l'uranium enrichi à un taux supérieur à la limite de 3,67% prévue par l'accord de 2015 et ne respecte plus la limite de 300 kg imposée à ses stocks d'uranium (faiblement) enrichi. Début septembre, Téhéran a annoncé la troisième phase de son plan de réduction de ses engagements, indiquant ne plus se sentir tenu par aucune des limites imposées par l'accord à ses activités de recherche-développement en matière nucléaire. Avant la troisième phase, "notre production (...) était de 450 grammes d'uranium enrichi par jour, mais celle-ci s'élève désormais à 5 000 grammes par jour", a déclaré M. Saléhi lors d'une visite avec des médias iraniens au centre de recherche nucléaire de Natanz, dans le centre de l'Iran. Selon les images de la Télévision d'Etat, M. Saléhi a mis en route sur place une nouvelle cascade de 30 centrifugeuses de type IR-6, dont la production d'uranium faiblement enrichi contribue à l'accélération de la hausse des stocks du pays. "Les ingénieurs iraniens sont parvenus à construire un prototype d'IR-9, notre machine la plus récente, ainsi qu'un nouveau prototype de machine appelé IR-s, tout cela en deux mois", a-t-il dit sans spécifier les caractéristiques techniques des modèles. R. I./Agences