Le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) Ali Akbar Salehi a confirmé hier que l'Iran avait commencé à produire de l'uranium enrichi à 20% dans l'usine de Natanz, a rapporté l'agence de presse iranienne IRNA. "Dès aujourd'hui, nous avons commencé à enrichir de l'uranium à 20% sur une cascade (de centrifugeuses) séparée de l'usine de Natanz", a fait savoir M. Salehi. Selon la chaîne locale Press TV, l'Iran a lancé son enrichissement dans l'usine de Natanz sous la supervision d'inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Dimanche dernier, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a ordonné à l'OIEA de commencer à produire de l'uranium enrichi à 20%. En outre, le président Ahmadinejad a également déclaré que son pays était toujours prêt à procéder à un échange de combustible nucléaire avec les grandes puissances. Lundi dernier, Téhéran a envoyé une lettre à l'AIEA, faisant part de sa décision d'entamer la production de l'uraniume enrichi à 20%, provoquant des mises en garde de Washington et de Paris contre de nouvelles sanctions. Notons que le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a fait part de sa préoccupation après l'annonce par l'Iran de sa volonté de produire de l'uranium enrichi à 20%. " Cette décision peut affecter particulièrement les efforts internationaux pour garantir la disponibilité de combustible nucléaire pour le réacteur de recherche de Téhéran ", a-t-il déclaré depuis Vienne. La porte-parole de l'AIEA, Gill Tudor, a confirmé que l'Agence avait reçu lundi une lettre de l'Organisation de l'énergie atomique de l'Iran, dans laquelle elle était informée de la volonté de l'Iran de commencer à enrichir de l'uranium à 20% dans les installations de Natanz (centre du pays), afin de produire du combustible pour le réacteur de recherches médicale de Téhéran. Le directeur général " réitère la volonté de l'Agence de jouer un rôle d'intermédiaire sur cette question du réacteur de recherche ", a dit Mme Tudor. L'AIEA avait proposé l'an dernier à Téhéran un accord pour lui fournir du combustible nucléaire pour son réacteur de recherche qui produit des isotopes radioactifs à des fins médicales. Les trois autres parties à ces pourparlers, la France, la Russie et les Etats-Unis, avaient fait connaître leur approbation à un tel accord. La Chine a appelé mardi à poursuivre le dialogue sur le dossier du nucléaire iranien alors que plusieurs pays envisagent des sanctions contre l'Iran, qui a annoncé sa décision d'enrichir de l'uranium à 20%. La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Ma Zhaoxu a refusé de commenter d'éventuelles sanctions lors d'une conférence de presse, mais a "souhaité que les parties concernées intensifieront leurs efforts pour obtenir des progrès dans le dialogue et les négociations". Le secrétaire d'Etat à la Défense Robert Gates a souhaité que l'ONU prenne des sanctions contre Téhéran dans "les semaines à venir, pas dans des mois". Le porte-parole du Pentagone Geoff Morrell a précisé mardi à la presse depuis Paris que Robert Gates "pense très clairement que l'essentiel c'est le temps". Après une tournée en Europe, Robert Gates rentrait à Washington après s'être entretenu lundi avec le président Nicolas Sarkozy. L'Iran a officiellement informé lundi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne de sa décision de commencer à enrichir de l'uranium à 20%.