Résumé : Kamélia a perdu connaissance. Fathma a appelé un médecin qui lui prescrit un calmant. Kamélia est persuadée que son mari est mort et qu'on lui cache la vérité. Le calmant la détend un peu et elle s'endort. Moh est revenu auprès d'elles dès qu'il a su que sa fille allait mal. Fathma veut savoir si la police a coincé Tewfik. -Comment voudrais-tu que je le sache ? J'étais à l'hôpital, pas au commissariat. Et puis, ils finiront par l'avoir. Il va payer pour ce qu'il a fait à notre fille et à son mari. Mais dis-moi, comment va-t-elle maintenant ? -Elle dort, mais elle est encore sous le choc, dit Fathma. J'ai peur qu'elle fasse une dépression. Ce qu'elle a vécu lorsque Tewfik est mort, enfin, lorsqu'il a été porté noyé, l'a fragilisée. Et ce qu'il a osé lui faire risque de la détruire. Moh soupire et va s'asseoir. Il garde la tête baissée. Il ne pleure pas mais c'est tout comme aux yeux de Fathma. Elle pose la main sur son épaule. -J'ai failli à mon rôle de père. Plusieurs vies sont détruites. Idir, personne ne sait s'il va s'en sortir. S'il s'en sort, est-ce que leur mariage va résister ? -Moi, je pense à Kamélia, j'ai vraiment peur pour elle. On doit la garder près de nous et la surveiller. Son portable sonne et Moh s'empresse de répondre. C'est le chirurgien qui a opéré Idir. Moh avait laissé son numéro au niveau de son secrétariat. -Comment s'est passé l'opération ? Comment va-t-il ? -Il a eu beaucoup de chance, dit-il. Il a fait une hémorragie interne, et si on a pris autant de temps, c'est parce qu'il a plusieurs fractures. En fait, c'est un miracle qu'il soit encore en vie. Les prochaines quarante-huit heures seront décisives pour lui. Si l'opération a réussi, il devrait sortir du coma. -Inchallah. -Mais je dois vous dire une chose, même s'il sort du coma, il est fort probable qu'il ne puisse plus jamais marcher. Certaines fractures laissent douter sur ses capacités motrices. Je suis désolé de vous l'apprendre comme ça. J'aurais voulu avoir de meilleures nouvelles à vous annoncer. -Ce n'est pas possible ! -Vraiment désolé pour lui et vous, sa famille, insiste le chirurgien. J'aurais voulu pouvoir faire plus pour lui. -Quand pourrais-je le voir ? -Même si vous venez, vous ne le verrez pas. Il est en réanimation. Et puis, son réveil peut avoir lieu dans une heure ou dans un jour ou deux, répond le chirurgien. Inutile de vous fatiguer à l'hôpital. Il aura besoin de vous après, car les mois à venir seront difficiles pour lui et sa femme. Inchallah vous arriverez à dépasser ces épreuves. Lorsque Moh raccroche, il a le visage défait. Fathma voit bien qu'il a reçu de mauvaises nouvelles. Le cœur serré, elle attend qu'il parle. Il ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. Elle voit juste ses lèvres remuer. -Dis-moi comment s'est passée l'opération ? Que t'a dit le chirurgien ? -Rien de nouveau, finit-il par dire. En fait, Idir est entre les mains d'Allah. Personne ne sait s'il va s'en sortir. Le portable sonne à nouveau. Cette fois, on l'appelle du commissariat. On lui demande de venir rapidement. Moh part en traînant les pieds. Ces mauvaises nouvelles l'ont épuisé. Il n'en peut plus, mais il n'en dit rien à personne. Il se sent étouffé et il a cette douleur à la tête. Il la sent près d'exploser. Il voudrait demander de l'aide mais il ne peut pas crier. Il s'écroule dans la rue, les mains sur la tête.
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