Des rassemblements ont été organisés devant tous les centres de vote. Dans certaines villes, comme à Paris, les autorités consulaires ont fait appel à la police française pour tenir les manifestants à distance. À Paris, à Bobigny, à Nanterre, à Creteil, à Caen, à Lyon, à Bordeaux, à Marseille, à Montpellier, à Nantes, à Rennes, à Lille, à Strasbourg…, des sit-in ont été observés hier pendant toute la journée devant quasiment tous les postes consulaires algériens en France pour dénoncer l'opération de vote pour la présidentielle du 12 décembre. De nombreux compatriotes ont répondu aux appels lancés ces derniers jours par plusieurs collectifs de la diaspora afin d'exprimer leur rejet du scrutin. Dès 8h, des manifestants se sont massés en face du consulat général de Paris qui a été transformé en véritable bunker. Les responsables consulaires ont fait appel à la police française qui a délimité un périmètre de sécurité tout autour du bâtiment. Ils ont également eu recours à leur propre service d'ordre pour filtrer les entrées. à midi, le nombre de votants se comptait encore sur les doigts d'une main. Les rares électeurs qui ont franchi le seuil du consulat pendant la journée étaient principalement des chibanis. Sur le trottoir d'en face, la foule des opposants au vote était, en revanche, très éclectique et nombreuse. Bien qu'encerclés par la police, les manifestants ont réussi à faire entendre leurs voix en faisant défiler, à l'aide d'un mégaphone, tous les slogans du hirak. Certains ont hissé le drapeau algérien et les portraits de détenus d'opinion. "Nous sommes là pour montrer au monde que l'opération électorale en cours en Algérie est une manœuvre organisée par le système pour se maintenir contre la volonté du peuple", explique un étudiant. Selon lui, les sit-in devant les consulats sont nécessaires également pour contrer la propagande des médias officiels sur le taux de participation en France. à Marseille, l'équipe de l'ENTV chargée de couvrir le déroulement du vote a été prise à partie par des manifestants. Dans la ville de Lyon, ce sont les votants qui ont été sifflés et tournés en dérision, avec un plat de cachir mis à leur disposition, à leur sortie du consulat. "Makanch l'vote ya s'hab l'kascrot", ont scandé de leur côté des manifestants devant le consulat de Bobigny, dans la région parisienne. C'est à cet endroit que le militant Saïd Aknine a été tabassé, tôt dans la matinée. Il est à noter que la plupart des consulats ont décidé de fermer leurs portes au public pendant toute la durée du vote, empêchant nos compatriotes en France d'accomplir leurs démarches administratives. De leur côté, les manifestants contre l'élection se sont donné rendez-vous pour de nouveaux sit-in jusqu'à jeudi. Dans un communiqué, le collectif Debout l'Algérie (initiateur du premier rassemblement sur la place de la République le 17 février 2019) a demandé à ses militants de se rassembler tous les jours devant le consulat général d'Algérie à Paris. Les sections du collectif qui se trouvent dans d'autres pays européens sont également mobilisées. Une première action a ciblé hier le consulat de Milan. Les Algériens de Suisse ont manifesté, quant à eux, devant le poste consulaire de Lausanne.