Tandis que les autorités déclarent traquer les islamistes, auteurs présumés de la vague d'attentats simultanés survenus la semaine dernière dans l'ensemble du Bengladesh, l'opposition a décrété une grève générale pour exiger une enquête internationale. La Ligue Awami, principal parti d'opposition, derrière cette grève, la 15e depuis janvier, accuse le gouvernement du Premier ministre Khaleda Zia de “ne pas savoir contrôler” l'islamisme. La police poursuivait la traque des auteurs, et en particulier de Shaikh Abdur Rahman, le dirigeant présumé du groupe islamiste Jamayetul Mujahideen, soupçonné d'être à l'origine des 350 explosions qui ont secoué le pays. 120 personnes ont été arrêtées et parmi elles plusieurs ont avoué être membres du Jamayetul Mujahideen, un parti radical interdit, devait annoncer le patron de la police à Dacca. “Nous tentons de savoir si le groupe est puissant et s'il est lié à d'autres groupes dans le cadre des attentats”, devait-il expliquer. Plusieurs des personnes arrêtées sont des élèves ou des professeurs de madrassas, des écoles coraniques, qui ont essaimé dans le pays, sur le modèle pakistanais et dont le financement est assuré par des islamistes. La police déclare avoir trouvé chez des élèves d'une madrassa du matériel de propagande islamiste, des vidéos contenant des discours d'Oussama Ben Laden et des images montrant des scènes d'entraînement militaire. Le Jamayetul Mujahideen vise l'application de la charia dans le pays. Il avait été interdit en février après avoir été accusé de participation dans une autre vague d'attentats visant des ONG, des temples et des spectacles culturels. Des tracts du groupe ont été retrouvés sur tous les lieux où ont explosé les bombes, mais les attentats n'ont pas été revendiqués. Le Premier ministre Khaleda Zia, rentré de Chine où il était en visite officielle, a, à plusieurs reprises, nié que le pays était en proie à un problème islamiste, se contentant de qualifier les auteurs des attentats d'ennemis de la démocratie ayant le dessein diabolique de déstabiliser la troisième nation musulmane au monde pratiquant, selon lui, un islam modéré. Une partie de la presse s'est solidarisée de l'opposition, appelant elle aussi le gouvernement à prendre au sérieux la menace islamiste. D. B.