Elle organisera, le 14 janvier 2020, le 1er colloque national sur "l'addiction au virtuel". Les facultés des sciences humaines et sociales, de médecine ainsi que le laboratoire Santé mentale et neuroscience déclineront cette thématique depuis "l'usage à la dépendance" de cette "problématique émergente en Algérie". Pour les organisateurs, cette rencontre scientifique sera "une opportunité offerte aux intervenants de différents domaines et spécialités (psychiatrie, psychologie, sociologie, sciences de la communication…), d'échanger leurs réflexions autour de cette thématique d'actualité et comprendre ce qui se joue derrière les différentes conduites d'addiction et comment les praticiens peuvent intervenir auprès des addicts, afin de les faire distancier du virtuel, tout en s'intégrant dans la vie réelle et en permettant un équilibre et un compromis entre le principe de réalité et celui du plaisir". L'addiction à internet, qui provoque l'isolement et le repli social, révèlent de nombreuses études, n'est pas nécessairement regardée "comme une maladie au sens commun du terme, bien qu'elle se soigne", quoique "la guérison passe d'abord par le dialogue avec les psychologues ou addictologues". Aussi, lors de ce colloque, que les organisateurs espèrent pérenniser, il est attendu des intervenants de mettre l'accent sur "la notion d'usage, de gratification et de redéfinition du lien social dans un monde hyper-connecté, à partir des études théoriques et pratiques réalisées, entre autres, en Algérie", tout en les confrontant avec celles qui ont été menées dans le monde ces deux dernières décennies. Il s'agit en l'occurrence d'échanger et d'approfondir "les connaissances sur l'hyper-connexion et ses notions connexes", de présenter les recherches réalisées en Algérie, de créer un réseau national de recherche sur la question et, in fine, "assurer une prise en charge des sujets addicts et de leurs familles par des moyens efficaces, basés sur des travaux scientifiques", ont expliqué les organisateurs dans l'argumentaire de leur appel à contribution. On y a rappelé notamment que depuis des années "les TIC peuvent, en dépit de leur utilité, entraîner un usage excessif chez les internautes, capable d'engendrer un dédoublement d'existence, fractionnée en deux dimensions : une vie réelle et une autre virtuelle". Plus grave encore, "une addiction au monde virtuel a vu le jour, d'où la nécessité de redéfinir les rapports du sujet à la réalité", avançant même qu'aujourd'hui l'appropriation d'"outils à communiquer a largement permis de dépasser leur usage comme moyen d'échange d'informations pour se transformer en une dimension de la vie individuelle et sociale des êtres humains". L'OMS avait publié dès janvier 2018 une définition de ce trouble, en annonçant cette reconnaissance comme maladie. Ce trouble est, selon elle, "un comportement lié à la pratique des jeux vidéo ou des jeux numériques, qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prenne le pas sur d'autres centres d'intérêt et activités quotidiennes, et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions dommageables". Pour établir le diagnostic, ce comportement extrême doit avoir des conséquences sur les "activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles", et "en principe, se manifester clairement sur une période d'au moins 12 mois". Et à ce titre, de nombreux cas ont été décrits de joueurs "compulsifs incapables de se détacher de leur ordinateur, appareil mobile ou console de jeux, au point d'abandonner toute vie sociale et de mettre en danger leur santé, mentale et/ou physique".