"Il reste encore trois matchs à jouer dont deux à domicile, et nous sommes dans l'obligation de gagner notre prochain match face au même Raja le 10 janvier prochain à Tizi Ouzou." La déception se mêlait visiblement à la frustration, samedi soir, dans les vestiaires kabyles du stade Mohammed V de Casablanca, où la JSK venait de concéder une amère défaite qui, pourtant, pouvait être aisément évitée. Et pour cause, la formation kabyle, qui avait récupéré la plupart de ses joueurs blessés depuis deux semaines déjà, avait réalisé l'essentiel en première mi-temps où elle avait réussi à contenir admirablement le Raja, en dépit d'une pression considérable exercée par les fans rajaouis qui avaient rempli le stade comme un œuf et ont porté aux nues, comme de coutume, leur équipe favorite durant toute la partie. Bien en place durant tout le premier half, les Canaris ont posé bien des problèmes aux Marocains jusqu'à les priver carrément de leurs manœuvres habituelles. Visiblement contrariés par la stratégie mise en place par la JSK, les gars du Raja se sont même énervés au fil des minutes et ont versé dans l'antijeu manifeste, à l'image de cette véritable agression par derrière du défenseur Achachkir sur Zeghdane qui lui a valu un carton jaune alors que le rouge s'imposait en toute logique (17'), ou encore ces deux autres cartons pris par le capitaine Moutouali (31') et le Congolais Malango (47'). Certes, la JSK n'avait pas tellement osé en attaque, n'était les deux seules tentatives des défenseurs Belaïli sur un slalom ponctué d'un tir bien cadré mais capté par le gardien Zniti (21') et Souyad sur corner (36'). Et si à la pause les camarades de Nabil Saâdou avaient quitté la pelouse sous les vivats de la bonne chambrée de supporters kabyles qui avaient effectué le déplacement en terre marocaine, l'optimisme était de mise au sein du camp kabyle. Mais voilà qu'en football, tout peut basculer d'un moment à l'autre, et les poulains d'Hubert Velud, qui refont actuellement leur apprentissage en compétition africaine, en savent certainement quelque chose, eux qui ont fini par courber l'échine en concédant deux buts stupides en l'espace de trois minutes à peine (51' et 54'), en faisant preuve d'une passivité effarante dans la surface de vérité. Certes, les Canaris, à leur tête le gardien de but Oussama Benbot, avaient réclamé des positions de hors-jeu sur les deux réalisations marocaines, mais l'arbitre égyptien Mohamed Maârouf Mansour, qui fut pourtant irréprochable en première période, avait été littéralement bousculé par les joueurs marocains et longuement hué par les milliers de fans rajaouis à la mi-temps, et les deux buts furent validés sans aucune hésitation alors que le juge de touche avait même levé le drapeau sur le premier but, car ainsi va le football africain. Dès lors, la JSK avait la tête dans l'eau, même si l'incorporation de Tafni et Addadi à la 60', puis Belgherbi à la 79' avait redonné du tonus à l'attaque kabyle, à l'image de ce tir-canon de Addadi passé légèrement à côté (69'), puis cette reprise fulgurante de Belgherbi sur le poteau (81'), ou encore ce tir puissant de Banouh dévié miraculeusement de la tête par Achachkir (89'). "C'est vrai que nous sommes très déçus par cette défaite injuste, car nous étions bien en place tout au long de la première période et, pendant la pause, j'avais longuement insisté auprès de mes joueurs pour redoubler de vigilance dans le premier quart d'heure de la seconde mi-temps, mais malheureusement nous avions baissé la garde et encaissé deux buts que nous pouvions éviter", dira, en fin de match, Hubert Velud qui, en dépit de cette seconde défaite en Ligue des champions, estime que "la JSK n'est pas encore éliminée, car il reste encore trois matchs à jouer dont deux à domicile, et nous sommes dans l'obligation de gagner coûte que coûte notre prochain match face au même Raja le 10 janvier prochain à Tizi Ouzou pour nous maintenir en course".