Cette rencontre a été pour le secrétaire général par intérim l'occasion de renforcer sa position tout en rappelant — ce qui ne déroge pas à la règle du parti — son soutien au chef de l'Etat et à l'Exécutif. Ses détracteurs n'étaient même pas présents à la session. La session extraordinaire du conseil national du Rassemblement national démocratique (RND) s'est déroulée hier à l'hôtel Riadh, à Alger, dans une ambiance plutôt calme. Les opposants au secrétaire général par intérim, Azzedine Mihoubi, n'ont pas œuvré à perturber les travaux de l'instance souveraine entre deux congrès. Pourtant l'avant-veille, près d'une centaine de membres du conseil national, dont des membres fondateurs du parti ayant occupé de hautes fonctions dans l'Etat, ont réclamé son départ, lui reprochant de faire durer son intérim aux commandes du parti et de l'avoir engagé dans l'élection présidentielle du 12 décembre dernier, sans l'aval des structures organiques. Dans son allocution d'ouverture de cette session du conseil, Azzedine Mihoubi a complètement occulté les dissensions qui minent les rangs du Rassemblement, se limitant à affirmer que toutes les décisions prises au nom du parti ont reçu la caution de ses instances légales. "C'est grâce à ce principe que nous avons présenté, pour la première fois dans son histoire, un candidat partisan à un scrutin présidentiel." Il n'a guère épilogué sur son échec à accéder à la plus haute fonction de l'Etat (il a été classé quatrième avec quelque 617 000 voix récoltées parmi les cinq postulants), circonscrivant les objectifs de sa candidature à la réussite du rendez-vous électoral ; contribution à la prise de conscience politique et le relèvement du niveau du débat politique. Il a d'ailleurs tenu à souligner "que l'encre bleue qui a marqué l'index des votants prouve leur nationalisme, leur fidélité à la patrie et à son armée". Bien entendu, il a incité, dès l'entame de la session du conseil national, à observer une minute de silence à la mémoire "du moudjahid et frère, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah". L'ensemble des chapitres de son discours s'articule autour d'un soutien inconditionnel au projet du chef de l'Etat. Il a estimé, à ce titre, que la configuration du nouveau gouvernement "reflète les formes de la République des institutions à laquelle nous aspirons". Il a adhéré à l'appel du dialogue lancé par Abdelmadjid Tebboune, au lendemain de son élection à la magistrature suprême et a soutenu l'installation d'un comité d'experts chargé d'élaborer un projet de révision de la Constitution. Le secrétaire général par intérim du RND a souhaité, néanmoins, l'élargissement de la consultation autour dudit projet aux acteurs politiques et à la société civile. Le candidat malheureux au scrutin présidentiel du 12 décembre dernier a dit vouloir mettre le RND dans une ligne intermédiaire entre les institutions de l'Etat et le peuple, qu'il considère comme le soubassement "de l'équation de sa relation avec l'Etat. Le RND, qui s'achemine vers l'organisation de son congrès, sera ouvert, partant de cette vision, à tous les Algériens, quelles que soient leurs convictions politiques". Sans transition, il a abordé le "rôle exceptionnel et historique de l'ANP ces dix derniers mois dans la préservation de la stabilité du pays et la sécurité des personnes".