Visiblement décidé à réduire au silence les voix dissonantes internes, notamment les membres du conseil national et les élus nationaux qui, dans un communiqué, l'ont invité à remettre sa démission, Azzedine Mihoubi, secrétaire général par intérim du RND, a opté pour la manière forte, en convoquant les instances disciplinaires pour sévir contre les frondeurs. Le bureau national du parti, réuni ce mardi sous la présidence d'Azzedine Mihoubi pour officiellement faire l'évaluation de sa participation à l'élection présidentielle, a, en effet, abordé la question organique, notamment "le comportement de certains membres du conseil national et d'élus nationaux, visant à porter atteinte à la stabilité des instances réglementaires du parti, à diviser ses rangs et à passer outre les instructions du parti lors de l'élection présidentielle". En réaction à cela, le bureau national du parti a adopté deux importantes résolutions : il s'est agi d'abord de charger le secrétaire général par intérim de l'activation de la commission de discipline nationale en l'invitant à "l'application rigoureuse des dispositions du statut et règlement intérieur du parti à l'encontre des concernés". La même instance a également invité le secrétaire général par intérim à activer les comités de discipline des wilayas et des communes pour l'étude de tous les cas similaires enregistrés au niveau des structures locales du parti et de veiller à trancher toutes les questions disciplinaires avant la prochaine session du conseil national. Le RND a, en effet, décidé de convoquer une session extraordinaire de son conseil national, qui est sa plus haute instance dirigeante entre deux congrès, pour le 10 janvier prochain. Il est attendu de cette réunion d'examiner la question de la présidence du parti. Enfin, un appel est lancé aux cadres, aux élus et aux militants du parti pour "se liguer autour des instances réglementaires du parti, pour sauvegarder sa stabilité et renforcer sa position après le saut qualitatif qu'il a réussi pour la première fois de son existence en participant à l'élection présidentielle avec son propre candidat et son programme électoral, qui a trouvé acceptation et un écho favorable auprès du peuple, lors de la campagne électorale animée par Azzedine Mihoubi, le secrétaire général par intérim", conclut le communiqué du RND. Un avis qui, pourtant, n'est pas partagé par les cadres et militants du parti, qui n'hésitent pas à qualifier de "débâcle" ou de "déroute" la participation du candidat Azzedine Mihoubi. Ce dernier, en dépit d'avoir réussi à rassembler 60 000 signatures de parrainage, n'a récolté que 617 753 voix, soit 7,26%, et une avant-dernière place lors du scrutin présidentiel ! Ce qui a fait sortir de leurs gonds nombre de cadres et militants, qui estiment que la moindre des choses est que Mihoubi et son staff remettent leur démission de la tête du RND et de ne pas faire comme si rien ne s'était passé. Des résultats décevants pour les militants, mais pas que, puisque nombre d'observateurs s'interrogent sur le devenir du RND.