En dix minutes chrono, le Rassemblement national démocratique (RND) est sorti de sa situation de vide organique. Azzedine Mihoubi a été plébiscité secrétaire général, par intérim. Les membres du conseil national n'ont eu, ni à choisir entre plusieurs candidats, ni à voter. Une motion de plébiscite a suffi à le hisser à la tête d'un parti en crise. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le RND tourne la page de Ahmed Ouyahia. C'est, désormais, Azzedine Mihoubi qui occupera le poste de secrétaire général par intérim jusqu'au prochain congrès. Il a été plébiscité à la tête du parti au terme d'une session extraordinaire de son conseil national tenue hier samedi au Palais des Nations à Club-des-Pins. Il n'aura pas fallu plus de dix minutes aux membres de ce dernier pour expédier les deux points à l'ordre du jour, à savoir la confirmation de la vacation du poste de secrétaire général puis l'élection d'un secrétaire général par intérim. Bouabdallah Ghoulamallah, président de la session, a commencé par faire voter la motion de confirmation de la vacation du poste avant de proposer de passer à l'élection du remplaçant du désormais ex-premier responsable du RND. C'est à ce moment que le sénateur représentant la wilaya d'Illizi a pris la parole pour dire que pas moins de 357 membres du conseil national avaient plébiscité Azzedine Mihoubi. Il n'en a pas fallu plus pour que ce dernier soit aussitôt investi de sa nouvelle mission. Les travaux avaient débuté un peu plus tôt sans couacs. Ils se tiennent, avait tenu à préciser Bouabdallah Ghoulamallah, dans une conjoncture « exceptionnelle » pour le parti, allusion à peine voilée à l'incarcération de son secrétaire général. Discours préalablement préparé, c'est donc tout naturellement que Azzedine Mihoubi en a fait lecture à l'assistance pour tracer les contours de ce que sera le rôle du parti dans l'Algérie en construction. Le secrétaire général du RND par intérim dit espérer faire «entrer le parti dans une nouvelle ère de l'exercice politique », promettant le rajeunissement des cadres du parti ,sans en écarter ceux qui jouissent de plus d'expérience. Actualité oblige, Mihoubi ne pouvait faire l'impasse sur le mouvement populaire, affirmant que l'Algérie est à une étape importante de son histoire, en raison, dit-il, d'une « prise de conscience qui a dépassé les élites » auxquelles il n'hésitera pas à faire des reproches. Même ton à l'égard, dit-il, de « ceux qui se placent en tuteurs du peuple, comme si nous n'en faisions pas partie ». Lorsqu'il évoque le rôle de l'armée, Azzedine Mihoubi change de ton néanmoins, n'hésitant pas à louer le rôle que joue l'institution militaire dans la gestion de la crise politique que vit le pays. Sans surprise, il s'inscrit en droite ligne des propositions faites par son premier responsable, à savoir accélérer la cadence pour l'organisation d'élection présidentielle. C'est dans cette optique qu'il assure être prêt à soutenir des initiatives à valeur ajoutée ou à être à l'origine d'une initiative politique. Cette session extraordinaire devait se tenir le 6 juillet dernier mais avait dû être reportée. Officiellement, le parti affirmait «après concertation avec la majorité des membres du conseil national du RND, les membres du bureau national se sont réunis, vendredi, au siège central du parti où il a été convenu du report, à une date ultérieure, de la session extraordinaire du conseil national prévue samedi». En réalité, le consensus autour de la personne de Azzedine Mihoubi avait été plus difficile à obtenir que prévu. N. I.