Téhéran a demandé au Premier ministre canadien et à tout autre gouvernement ayant des informations sur le crash de l'avion ukrainien de les remettre au comité d'enquête en Iran. Le Boeing 737-800 d'Ukraine International Airlines (UIA), qui s'est écrasé mercredi en Iran faisant 176 morts dont 63 Canadiens, aurait été abattu par un missile iranien, a indiqué jeudi le Premier ministre du Canada lors d'une conférence de presse à Ottawa. Justin Trudeau fonde son assertion sur des renseignements émanant "à la fois de nos alliés et de nos propres services". "Ces renseignements indiquent que l'avion aurait été abattu par un missile surface-air iranien. Cela pourrait avoir été accidentel. Cette nouvelle vient confirmer la nécessité d'une enquête approfondie dans cette affaire", a déclaré M. Trudeau qui a insisté sur la nécessité d'une enquête "complète, approfondie et crédible". "Nous reconnaissons que ça a peut-être été une situation involontaire, ce qui rend la tenue d'une enquête encore plus importante", a-t-il ajouté. Le Premier ministre fédéral a été en contact avec plusieurs dirigeants du monde, dont le président ukrainien Volodymyr Zelensky avec qui il dit collaborer. "Pour l'instant, les Iraniens ont indiqué qu'ils allaient garder les boîtes noires chez eux, mais ils ont indiqué au président Zelensky de l'Ukraine que les enquêteurs ukrainiens auraient au moins accès à ces boîtes noires", a soutenu Trudeau. Des médias américains ont évoqué jeudi la possibilité que l'avion ait été la cible des tirs de missiles SA-15 qui auraient possiblement pris l'appareil d'UIA pour un avion militaire américain. D'autres sources évoquent la même hypothèse. Hier, Kiev a affirmé que les Etats-Unis ont remis vendredi au président ukrainien Volodymyr Zelensky des "données importantes" sur cette catastrophe. "Avec le président Volodymyr Zelensky (nous) avons rencontré des représentants américains" et nous "avons reçu des données importantes qui seront traitées par nos spécialistes", a écrit sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne Vadym Prystaïko. L'Iran a rejeté du revers de la main toutes ces hypothèses, indiquant que de telles rumeurs "n'ont aucun sens". "Une chose est sûre, cet avion n'a pas été touché par un missile", a déclaré le président de l'Organisation de l'aviation civile iranienne (CAO), Ali Abedzadeh, lors d'une conférence de presse à Téhéran. Même si Ottawa n'a pas de liens diplomatiques avec Téhéran, Trudeau souhaite que le Canada participe à l'enquête pour faire éclater la vérité. Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada a indiqué sur twitter qu'il a été invité à participer à l'enquête sur le terrain. Le gouvernement du Québec a annoncé pour sa part qu'il viendra en aide aux familles des victimes québécoises de l'écrasement du Boeing 737. Sept Québécois sont dénombrés parmi les victimes. Le Premier ministre François Legault a demandé à ce que le drapeau du Québec soit mis en berne sur la tour centrale de l'Assemblée nationale en mémoire des victimes québécoises et canadiennes de l'écrasement d'avion en Iran. "Nous sommes de tout cœur avec les proches et familles ainsi que la communauté d'origine iranienne du Québec", a-t-il écrit sur Twitter.