La baguette de pain se fait rare dans la nouvelle wilaya d'In Guezzam. Une correspondance adressée en fin de semaine par l'Association pour la protection des consommateurs au wali de cette collectivité de l'extrême Sud évoque une pénurie inexpliquée, eu égard au nombre de boulangeries existantes, mais qui demeurent, aussi étrange que cela puisse paraître, hors service bien qu'elles soient subventionnées par l'Etat. La pénurie frappe également d'autres produits de première consommation, dont la semoule et l'huile de table, selon le président de ladite association, Bassi Tagueda, qui a fait état de 480 commerces et magasins activant au chef-lieu. Le wali est appelé à ouvrir une enquête sur la flambée des prix qui affecte étrangement les produits subventionnés par l'Etat, mais surtout sur les boulangeries qui bénéficient d'aides en matière de farine et d'autorisation spéciale pour s'approvisionner en carburant chaque 15 jours pour une production fictive. Dans une déclaration à Liberté, Bassi Tagueda se dit stupéfait devant cette pénurie inexpliquée : "On aura pensé à tous les problèmes sauf à la pénurie de pain. Théoriquement, la production peut satisfaire largement les besoins locaux. Or ce n'est pas le cas malheureusement. On se demande vraiment où sont passées les livraisons de farine et les autres produits subventionnés, car ils ne profitent point à la population d'In Guezzam." L'association pour la protection des consommateurs sollicite l'intervention de la wilaya pour lever certaines ambiguïtés sur cette histoire de pénurie qui risque de prendre des allures scandaleuses, eu égard au nombre de doléances reçues par l'association, lit-on dans le document dont nous détenons une copie. Le chef de la daïra d'In Guezzam, le président de l'APW de Tamanrasset et le directeur délégué du commerce ont également été destinataires de cette correspondance, qui sonne comme une mise en garde contre certaines pratiques criminelles et la contrebande qui tendent à se normaliser dans cette région frontalière.