Pas moins de 400 représentants de partis politiques, d'organisations de la société civile et de personnalités plancheront sur les préparatifs de la conférence nationale. Prévues pour aujourd'hui à la Safex, les assises des forces du Pacte pour l'alternative démocratique auront finalement lieu au siège national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), à El Biar (Alger), faute d'autorisation de la wilaya d'Alger. "À 24 heures de la tenue des assises nationales pour l'alternative démocratique et la souveraineté populaire, les autorités de fait viennent de signifier tacitement le refus de l'organisation de ces assises malgré l'accord écrit de l'administration de la Safex délivré à l'UCP (Union pour le changement et le progrès)", a annoncé le PAD dans un communiqué rendu public hier. Et d'ajouter : "Une fois de plus le pouvoir de fait persiste dans sa démarche autoritaire en refusant toute voix discordante et contraire à sa feuille de route. Les forces du PAD dénoncent et condamnent énergiquement ce refus supplémentaire et prend à témoin l'opinion publique nationale quant aux atteintes répétées aux libertés fondamentales." Une interdiction qui, aux yeux des membres du PAD, est en contradiction avec les promesses de changement et d'ouverture faites par les nouvelles autorités. "Aujourd'hui, les professions de foi du pouvoir se heurtent à la réalité de son autoritarisme. Comme par le passé, les autorités de fait continuent de tenir un double langage. Un discours officiel teinté d'ouverture et d'apaisement qui contraste avec les faits sur le terrain marqué par le dispositif répressif toujours en place et par la fermeture hermétique du champ politique et médiatique", a fait remarquer le PAD. Loin d'être découragées par ces "entraves", les forces du PAD ont assuré qu'elles sont "plus que jamais déterminées à poursuivre leur lutte jusqu'à la satisfaction pleine et entière des aspirations légitimes du peuple algérien", tout en exigeant "la levée immédiate de toutes les entraves à l'exercice politique pacifique et que cessent immédiatement les atteintes aux libertés démocratiques". Selon Mohamed Khendek, cadre du RCD et membre de la commission d'organisation de ces assises, plusieurs personnalités ont rejoint le PAD et pas moins de 400 représentants de partis et d'organisations de la société civile vont prendre part à la rencontre d'aujourd'hui qui planchera sur les préparatifs de la conférence nationale qui, selon lui, "définira le processus constituant devant définir l'Algérie nouvelle." Et à M. Khendek de lancer un appel à toutes les forces vives afin de "s'unir autour de cet objectif". Commentant le refus des autorités de donner au PAD l'autorisation de tenir ses assises à la Safex, M. Khendek a asséné : "Le pouvoir n'a pas changé après le 12 décembre." "Malgré sa prétendue main tendue, le régime actuel affiche toujours le même mépris à l'égard de la classe politique. Il n'a pas daigné nous répondre même par la négative concernant notre demande d'autorisation contrairement à Bouteflika et son clan qui, au moins, assument leur responsabilité de ne pas nous donner des salles", s'est-il encore offusqué. Et à Mohamed Khendek de lancer : "Ni leur interdiction ni leur répression n'arrêteront les forces démocratiques éprises de changement de se battre pour l'avènement d'une Algérie démocratique et sociale." Il y a lieu de rappeler que les forces du PAD ont essuyé, de juin à septembre 2019, trois refus de tenir leur convention nationale.