Des dizaines de personnes ont été blessées dans de nouveaux affrontements en Irak entre protestataires et forces de sécurité, qui ont tiré à balles réelles sur des sites névralgiques de la contestation à Bagdad et dans le Sud. Dimanche, pas moins de trois personnes ont été tuées dans la ville de Nassiriyah, dans le sud du pays. Hier, à Bagdad, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour disperser des petits rassemblements sur les places Khallani et Wathba, à proximité de la place Tahrir, épicentre de la contestation, selon une source policière. Au moins 17 manifestants ont été blessés, dont six par balle, selon cette même source. Les manifestants ont lancé des pierres sur la police antiémeutes et certains ont lancé des cocktails Molotov. Une marche imposante des étudiants a été organisée dans l'après-midi pour dénoncer la répression meurtrière menée qui s'est intensifiée depuis une semaine. Dans le Sud, à Nassiriya, les forces de sécurité ont encore tiré à balles réelles pour disperser les manifestants, rassemblés en grand nombre après que la police les a chassés des grandes artères menant au site principal de la protestation, place Habboubi. Au moins 50 manifestants ont été blessés par balle et une centaine traitée après le tir de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre, selon une source médicale. À Bassora, à l'extrême sud du pays, des centaines d'étudiants ont protesté contre le démantèlement de leur campement par les forces antiémeutes la veille, selon des médias. L'influent leader chiite Moqtada Sadr, qui a déclaré vendredi prendre ses distances avec la contestation, a déclaré hier que si le mouvement populaire ne reprenait pas sa ligne initiale, il serait amené à soutenir les forces de l'ordre pour restaurer la paix. Depuis le 1er octobre, le mouvement inédit car spontané, dominé par la jeunesse, a été émaillé de violences qui ont fait au moins 470 morts, en grande majorité des manifestants, selon des sources médicales et policières. Mais selon un centre de documentation irakien sur les crimes de guerre, le bilan serait plus lourd, avoisinant les 670 morts. R. I./Agences