Plusieurs manifestants, dans le gouvernorat de Dhi Qar notamment, ont appelé hier l'ONU à intervenir après les violences meurtrières menées par les forces de l'ordre et des groupes armés non identifiés. Le mouvement de contestation en Irak ne connaît aucun répit malgré une répression meurtrière menée par les forces de l'ordre et des milices pro-Iran, selon des témoins, cités par des médias. Dans la nuit de mardi à mercredi, une militante anti-pouvoir irakienne a été tuée à Bassora, dans le sud du pays, où les manifestations ont repris de plus belle ces derniers jours, a indiqué hier une source policière. "La militante de la société civile, Janat Mahdi, 49 ans, a été tuée, mardi soir, vers 23h00, par un homme armé à bord d'un SUV", a déclaré cette source à des médias, ajoutant que 5 personnes, dont au moins un autre militant local, avaient été blessées dans la fusillade. Ce décès est le dernier d'une nouvelle vague de violences contre le mouvement de contestation. Mardi, trois autres manifestants ont été tués à Bagdad. Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme en Iraq a recensé plusieurs morts et des dizaines de blessés depuis le début de la semaine. "Les affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants ont fait 4 morts à Bagdad et 85 blessés depuis le début de la semaine, alors que près de 40 personnes ont été arrêtées", lit-on dans un communiqué diffusé hier sur la page facebook de l'organisation. Le document a fait état également de 3 morts et de 21 blessés dans le gouvernorat de Dhi Qar, dans le sud du pays où les manifestants ont fait appel à l'ONU pour intervenir et faire cesser l'escalade de violence menée par les forces de l'ordre et des groupes armés. À Bassorah, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme recense un mort et trois blessés. Selon le même document, la plupart des manifestants ont été tués par balles réelles tirées par les forces de l'ordre ou par des milices qui, selon des témoins, agissent à la solde de l'Iran. Ce regain de violence ne semble toutefois pas décourager les Irakiens qui continuent d'occuper la rue quasi quotidiennement pour réclamer le départ de toute la classe politique au pouvoir et l'organisation d'élections anticipées ainsi que l'engagement de véritables réformes socioéconomiques. Hier, des centaines de protestataires ont investi les rues de la capitale et de plusieurs villes du pays. D'après les médias irakiens, de nouveaux heurts ont éclaté dans plusieurs régions du pays entre les manifestants et les forces de l'ordre. À Nassiriya, Bassora et à Kerbala, dans le sud du pays, où la mobilisation des étudiants reste très forte, les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles pour disperser les manifestants qui ont organisé des rassemblements pour exiger le départ du Premier ministre sortant Adel Abdel Mahdi et son remplacement par une personnalité intègre et non partisane. Depuis le début de la contestation, plus de 460 manifestants ont été tués, 669 selon un centre de documentation irakien de crime de guerre.